C I N Q U I È M E     P A R T I E

Ptitrain Les pages de JiDé Réseau furtif  (1 2 3 4 5a 5b 6 7 8 9 10a 10b 10c 10d 11 12 13 14)

 La photo numérique d´amateur

(Page publiée en octobre 1999 ; après lecture, voyez la mise à jour !)

     Beaucoup de nos magazines « officiels » de train miniature nous ont déjà offert des articles très intéressants sur la photographie des petits trains ; il ressort en général de ces informations que ce type de photographie est hélas ! impossible pour l´amateur : matériel, objectifs, éclairage...

     Pour nous autres, les petits, les sans-grades, la donne vient de changer : les appareils photo numériques grand public (« photoscopes », disent les journalistes) sont arrivés... Chris en a un, et il m´a donné le virus !

     Et qu´est-ce qui est « furtif » là-dedans, me direz-vous ? Bonne question :—) Si l´on en croit le Petit Robert, est furtif ce qui « passe presque inaperçu par sa rapidité ». Eh bien, voilà un appareil furtif (vite fait, bien fait), vu par un pur amateur sans compétence aucune dans le domaine...

     J´ai eu, presque par hasard, l´occasion de me procurer d´occasion un appareil Olympus « Camedia » modèle C-820L. Il pèse 265 grammes et il a la taille d´un 24 x 36 « compact » traditionnel (on se demande même pourquoi, débarrassé de moteur et de pellicule, il reste aussi « gros » ?).

     Les caractéristiques « photo » sont identiques à la plupart des appareils d´amateurs habituels : on trouve un flash, un retardateur, un viseur optique non reflex, un objectif fixe... Les « plus » apportés par l´informatique : de la mémoire RAM au lieu de la pellicule, effaçable, éternellement réutilisable... Un écran LCD couleur sert de viseur reflex ou à visionner sur le terrain les photos contenues dans l´appareil... Mise au point autofocus de 20 cm à l´infini... Taille de l´image : 640 x 480 pixels (de la taille d´un écran ordinateur de 14 pouces ; dans ce format la « pellicule » offre 122 vues, ) ou 1 024 x 768 (16 vues de 17 pouces)... Quatre piles standard à durée de vie très longue — pourvu qu´on n´abuse pas de l´écran couleur... Une alimentation secteur pour le travail à poste fixe (téléchargement, prises de vues « studio »...). Ce que cet appareil permet et dont je n´ai pas entendu parler sur les autres, c´est qu´il peut être piloté par l´ordinateur : on voit sur l´écran du P.C. ce que « voit » l´appareil et on déclenche la prise de vue avec la souris !

Les inconvénients ?

     Débarrassons-nous tout de suite des côtés négatifs ! Qu´est-ce qui cloche avec ces appareils qui paraissent trop beaux pour être vrais ? Pour l´instant (et pour l´instant seulement), la qualité des photos papier ne peut se mesurer à celle des appareils « argentiques » traditionnels. Quelques imprimantes modernes équipées de papier spécial peuvent commencer à jouer la concurrence mais à des prix équivalents à ceux d´un tirage photographique, et des boutiques de photos-minute sont également équipées pour imprimer à la demande vos fichiers numériques. Mais le « grain » même du numérique d´amateur limite la qualité des sorties papier. Bien évidemment ces limitations « sauteront » définitivement dans très peu de temps : résolution en hausse, prix en baisse...

Pour mettre en fiches son matériel, pas besoin de haute résolution...

     Mais on peut aussi oublier le papier ! Ces appareils sont le compagnon idéal du site Internet personnel (la qualité est bien meilleure qu´avec de la photo traditionnelle passée par nos scanners bas de gamme) et il y a aussi de nombreux logiciels (même gratuits) qui permettent d´utiliser son ordinateur en mode « projection de diapositives », avec une luminosité bien meilleure que le papier et proche de la « vraie » diapo...

 Et les avantages...

Le prix

     D´abord le prix ! Certes pas encore le prix d´achat, qui reste... indigeste (de 3 000 à 9 000 francs français) [Dernière heure : je viens de voir l´Agfa ephoto 780C à 1 390 francs dans une grande surface]. Mais la mise au rencart arrive tellement vite en informatique ! L´appareil dont je vous parle est déjà sorti du marché et les fanatiques le considèrent comme une vieillerie (« Même pas deux millions de pixels ! Même pas de zoom ! »)  ; il suffit d´avoir et de conserver précieusement dans ses relations un tel fanatique et de ramasser derrière lui les matériels obsolètes que sa soif de nouveauté lui fait délaisser... Quoi qu´il en soit, la Fnac vendait mon Olympus pour 5 878 francs en février 1998 et je l´ai récupéré pour mille cinq cents en juillet 1999 (encore sous garantie !)...

     L´intérêt, c´est qu´après cette mise de fonds, tout le reste est définitivement gratuit : la « pelloche » est une petite carte mémoire (45 x 35 x 1 mm) effaçable à volonté ! D´où pour l´amateur une sensation enivrante que ne connaissaient jusqu´alors que le reporter de presse et le paparazzi : le mitraillage à gogo, les essais de cadrage, avec flash, sans flash, et hop, on jette ce qui ne plaît pas ! Un vrai plaisir que j´ai pu déjà apprécier, en « reportage » pour Ptitrain, au 5e Génie, dans la chocolaterie Menier, et bientôt à Expométrique ! Jeune grand-père, j´apprécie encore cette possibilité de « shooter » sans hésitation un bébé qui ne sait pas encore prendre la pose...

Quelquefois, il faut prendre cinquante photos pour en avoir une bonne...

Le temps

     On va gagner aussi du temps : le « développement » se résume à l´introduction dans l´ordinateur familial de la carte mémoire ou d´un « câble série » ; on vous livre un logiciel de pilotage de l´appareil pour « télécharger » les photos, et votre programme de dessin préféré prendra en charge la suite des opérations.

     Du temps encore gagné pour les appareils qui possèdent un écran couleur incorporé : on peut lire ses photos sur le terrain, dans la seconde qui suit la prise de vue et détruire aussitôt ce qui ne va pas !

     Seuls les polaroïds offraient naguère ces avantages — mais à quel prix et avec quelle déplorable qualité !

La taille de la pellicule

     122 photos en ligne en qualité standard (écran d´ordinateur 14 pouces) ! Vu la taille et le prix léger des cartes mémoire, c´est facile d´avoir dans sa poche jusqu´à 300 photos de réserve ! Parions que c´est les piles qui vous lâcheront... avant votre imagination ! Même en « haute qualité » (photos de grande taille, avec une compression logicielle moindre, pour des détails plus fidèles) on compte au moins 16 vues par « pellicule »...

La retouche

     La capacité de faire passer les photos entre les mains de notre logiciel de dessin préféré (Paintshop, Photoshop Light...) permet le recadrage après coup, la suppression de dominantes de couleur et, dans une certaine mesure la correction des sur- et sous-expositions. On va aussi pouvoir supprimer à la gomme une poubelle qui ferait tache à l´arrière-plan d´une jolie photo de gare fleurie — et même se lancer dans le délire excitant du photomontage et de la retouche artistique ! Pourvu que ça n´aille pas jusqu´au trucage malhonnête comme cette carte postale « ancienne » de passage à niveau dont je me suis rendu coupable dans mon article précédent :—))) 

    Mon appareil me sert aussi énormément à stocker portes, fenêtres, murs et pavés, depuis que j´ai découvert le décor virtuel que j´ai appelé « Clap 2000 » !

Des pavés qui sentent encore le pinard : photographiés dans le Bercy rénové,
ils finiront, une fois assemblés, retouchés, imprimés, dans la cour de mon usine !

Nouvelles optiques

     Sans que je puisse vous expliquer pourquoi — j´ai commencé cette page en prévenant honnêtement que je n´y connaissais rien :—) les optiques couplées aux appareils numériques (photoscopes ou caméscopes) ont des capacités qui laissent sur place nos 24 x 36 d´amateurs :

  • Distance minimale de mise au point : avec mon humble Olympus en position « macro », je peux descendre jusqu´à 20 centimètres ! L´idéal pour la photo de petits trains ! En H0, une loco fait plein cadre !
  • Profondeur de champ : la photo de réseau de train n´est pas affectée par le flou dû, sur nos appareils traditionnels, à une mise au point trop fine — et qui faisait qu´on ne pouvait pas photographier une loco de trois-quarts, sinon à devoir choisir de faire le point ou bien sur les tampons ou bien sur l´embiellage ou bien sur la cabine...
  • Luminosité : je n´ai besoin d´aucun appoint lumineux pour photographier mon réseau. La lumière ambiante normale (tubes fluo blancs 36 watts) est amplement suffisante, et n´engendre aucune dominante de couleur !
Aucune lumière d´appoint pour cette photo de nuit...

En conclusion, quelques autres petits « plus »...

     Prendre des photos de mon matériel (j´ai enfin pu commencer cette collection de photos que mon assurance vol-incendie m´obligera à produire en cas de catastrophe !) et de mon réseau amène pour moi — alors même que je ne pratique la photo que depuis trois mois et en dilettante — un plaisir nouveau, une sensation « à la John Allen » : mettre en scène son réseau pour la photo, m´imposer des changements de décors, de personnages, de véhicules pour qu´aucun cliché ne soit identique, plat, sans mouvement...

     Est-ce un « plus » ? Est-ce un « moins » ? Toujours est-il que je puis maintenant prendre de mon réseau des photos de paysages qui n´existent pas ! Je m´explique... La possibilité de piloter l´appareil par l´ordinateur (sans avoir à se trouver physiquement derrière le viseur) fait que je peux le placer dans un endroit du réseau où aucun être humain ne pourra jamais se rendre ! En découvrir des aspects cachés ! Mais aussi m´interdire de négliger l´architecture ou la décoration d´aucun endroit sous prétexte que « le visiteur ne le verra pas »... ce qui fait facilement les deux tiers d´un réseau normal !

     Non, c´est définitivement un « plus » : en fait je viens de tripler la taille de mon réseau et, si ça me force à travailler plus, ça me forcera aussi à travailler mieux !

     Mise à jour, août 2000. — Suite à une chute sévère, mon Olympus est retourné à la Fnac, où il se débat entre la vie et la mort... En attendant un devis qui sera forcément dramatique par rapport à son prix d´achat d´occasion, je me suis aussitôt posé le problème de sa succession !
     Ce qui a fait l´objet d´échanges très intéressants sur la Liste Ptitrain (messages 2136, 2145, 2147, 2149, 2151, etc. où nos lecteurs nous ont fait part de leurs expériences ferroviaires avec des « photoscopes » Fuji DX10, Canon S10, Nikon CoolPix 950, HP C20, etc.)
     On a aussi et surtout découvert de nombreuses photos de nos lecteurs et le site de Thierry qui nous enseigne avec talent la manipulation d´un numérique de grande qualité, l´ Olympus C 2020 — ce qui nous vaut, en passant, des vues fantastiques de son réseau extérieur en Om... Courez-y !

     Dernière minute (déc. 2000). J´ai trouvé, d´occasion et à bon prix, un Nikon de très haut de gamme (CoolPix 950)... Encore un fanatique friqué qui jette son appareil pour une cause vraiment grave : il ne fait « que » 2,1 millions de pixels alors que le record aujourd´hui est de 3,3 millions ! Eh bien moi, je dis  : « Vivent les fanatiques ! »
     Mais la manipulation de cet appareil étant aussi conviviale que celle d´un pitbull enragé, la suite du présent article est reportée sine die :¬))) Quant à mon brave Olympus, réparé, il est tombé entre les mains d´un couple de sympathiques modélistes qui, n´en doutons pas, s´en servira bientôt pour immortaliser les premiers pas d´une BB-9004 :¬)

     Vous aimez les histoires drôles ? Ne manquez pas les aventures de Jidé et de la colle qui tue :¬)

 Suite Photo d´amateur  : un éclairage furtif !

JiDé

Mai 1999-
décembre 2000

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Ptitrain, l´e-magazine du train éclectique... — Directeur de la publication : Christophe Franchini.
Rédacteur en chef : Jean-Denis Rondinet. — Rév. 02/07/2004 11:26