Paris porte de Versailles, 7-16 avril 2001
Jidé au Salon de la maquette 2001
Vous vous attendez bien sûr à la suite de notre reportage ?
À la place, je vais vous raconter une histoire...
C´EST l´histoire d´un mec qui a acheté le Meilleur Appareil Photo Amateur Numérique du Monde. Il y connaît rien, le mec (voir son autre article !), alors il a lu tous les magazines photo et il a cliqué sur tous les liens Internet consacrés à la photo.
Tous les critiques internationaux sont d´accord : le Meilleur Appareil du Monde, c´est le... (Pour connaître le nom de la marque, prenez une loupe et regardez la photo ci-contre :¬) « Excellente optique, macro géniale, luminosité aux petits oignons... » qu´ils disent, les critiques... « Des commandes un peu complexes, une habitude à prendre, des menus pas évidents... » ajoutent cependant faiblement une poignée de ces mêmes critiques...
Alors le mec, il achète l´appareil ; heureusement, il le trouve d´occasion et il doit donc casquer beaucoup beaucoup moins que les 1500 euros (!) que coûte à cette époque le Meilleur Appareil Photo Amateur du Monde (en incluant le minimum d´accessoires).
Commence une période de cohabitation avec la plus grosse catastrophe du siècle en matière d´« interface homme-machine » : le bestiau ne comprend rien, sa programmation est à chier, il faut une minute de « clics » divers avant de prendre une photo ! Il y a trois programmes pré-réglés mais il faut quatorze manips pour les choisir. En un mot, l´appareil est... Nikon comme un balai :¬)
TOUT va mal, mais les photos sont si belles... Le mec prend patience ; après tout, à son travail aussi il doit se battre avec des ordinateurs imbéciles, et bosser trois heures là où en faudrait une. Tout ça doit être normal. Il est peut-être trop exigeant, le mec...
Y a quand même un truc emmerdant : en plus de l´informatique embarquée débile, y a la poignée anti-dérapante de l´appareil qui se décolle dès qu´il fait chaud, au-dessus de trente degrés à peu près ! Lors de vacances en Afrique, le mec a souvent perdu sa poignée, qu´il a toujours retrouvée par miracle... Mais hier, dans le froid parisien, le mec a encore perdu sa poignée : car il tenait son appareil à la main toute la journée, au Salon de la maquette, et sa main au mec, elle est naturellement à 37° ! Et il ne peut pas l´enlever tout simplement, la poignée, car sous la poignée la carcasse est poisseuse, collante, beurk...
ALORS, ce matin, le mec se dit : « Je vais enlever la colle nippone qui ne colle pas et mettre moi-même un scotch double-face. » Et il essaie d´enlever la colle nippone poisseuse. White-spirit ? Pas de résultats... Divers autres ingrédients chimiques : rien à faire... Le mec sort l´arme absolue, une bouteille d´acétone, et il attaque la colle, en douceur... Millimètre carré après millimètre carré, ça marche !
Il est en sueur, le mec, c´est du boulot... Sa chère épouse qui passe par-là lui suggère : « Veux-tu que je m´en occupe, mon chéri ? » Oui, dit le mec, tout content. « Attention, ce produit est très dangereux ! », prévient-il malgré tout.
La tendre moitié est opiniâtre : rien jamais ne lui résiste. Elle arrive au bout de la dure tâche : la colle nippone est vaincue !
Alors, pendant que le mec vaque à d´autres occupations, elle se dit : « Tant que j´y suis, je vais nettoyer le reste de l´appareil... » Et elle étend le produit chimique mortel sur les jolis boutons en plastique...
Post-scriptum. Après une demi-journée de séchage, il semblerait que la chose consente à re-fonctionner ; pas encore à tous les coups, mais l´espoir renaît...
Le mec a trouvé à emprunter un autre appareil photo pour la durée du Salon ; c´est le même modèle, mais en plus récent. Eh bien, sachez que les Nippons ont corrigé une bonne moitié des stupidités de l´interface informatique et qu´on arrive PRESQUE à le faire fonctionner de façon productive...
La suite... !
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