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Montoire, 24 octobre 1940 : Un projet pour éviter l´oubli !
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1. Introduction au projet
Le 24 octobre 1940, l´entrée de la France de Vichy dans la collaboration fut scellée en gare de Montoire-sur-le-Loir (Loir-et-Cher) par la tristement célèbre poignée de main entre le maréchal Pétain, chef du gouvernement de Vichy, et Adolf Hitler, Führer de l´Allemagne nazie. Laisser ces faits tels quels dans l´histoire de France pourrait mener, à mon avis, à un terrible paradoxe : l´oubli des errements du passé d´une part et l´amalgame entre la commune de Montoire (qui accueillit cette rencontre contrainte et forcée) et la collaboration avec l´occupant nazi. Comme dans toutes les histoires, ce projet commença pour moi d´une manière tout à fait fortuite : André Bride, scénographe, concepteur de nombreux espaces muséographiques en France (dont la “Grande Galerie de l´Évolution”du Muséum national d´histoire naturelle de Paris) accepta de créer un musée sur ce sujet dans l´ancienne gare de Montoire. Par son beau-frère, Michel Colinet (voir ci-dessous) il connaissait l´univers du modélisme ferroviaire et s´était rendu compte que la meilleure manière de conclure la visite du musée serait de montrer aux visiteurs une reconstitution à l´échelle 1/87e du lieu tel qu´il était le 24 octobre 1940 à 18 heures, à l´instant de la rencontre. Il se mit alors à réunir un maximum de documents et, une fois le dossier bien ficelé, il chercha de bons maquettistes et modélistes aptes à réaliser le diorama. La première personne contactée fut bien entendu Michel Colinet, qui travaillera à la construction et la transformation du matériel roulant. Ancien membre du personnel de la Société nationale des chemins de fer français et grand amateur de trains miniatures, il était en effet le choix rêvé pour la réalisation de matériel roulant indisponible dans le commerce. Une seconde personne fut un “régional” des environs de Montoire : Jean-Luc Salentiny modéliste émérite membre d´un club de la région et créateur d´une maquette sur la ligne touristique du T.T.V.L. (Train touristique de la vallée du Loir) abrité dans la gare de Trôo. Spécialiste de la construction de bâtiments, il est chargé de la partie “bâtiments et décor” de la maquette. Enfin, il chercha un modéliste assez “fêlé” pour peindre 500 figurines de soldats, officiers etc. au 1/87e et assembler et peindre une cinquantaine de véhicules militaires en plastique et résine à la même échelle. Après avoir visité mon site Internet, André Bride me contacta et me proposa cette tâche. Évidemment, je ne pouvais qu´accepter ce défi. Une première rencontre fut alors programmée à Paris. De cette entrevue découla une collaboration étroite qui déboucha sur une série de réunions qui se tinrent trois jours durant à Trôo et Montoire même. J´y découvris des habitants et autorités locales enthousiasmées par le développement du projet. Après moult séances de brainstorming (remue-méninges) suivies de plantureux repas copieusement arrosés de grands crus de la vallée du Loir, je m´en revins dans ma Belgique natale, prêt à m´impliquer à fond dans le projet, et ce pour deux grandes raisons : Primo, la confiance totale que me témoignent les responsables du projet, dont André Bride, ne peut que m´inciter à me surpasser. Secundo, ce musée rencontre deux leitmotivs qui me tiennent à coeur : “Oublier le passé, c´est se condamner à le revivre” et “Montoire n´a pas choisi d´héberger ce tristement célèbre événement”. Et, en plus, quel sublime défi à relever ! Après avoir écouté attentivement André me décrire lors des réunions la façon dont il compte traiter l´éclairage, le son et la mise en scène pour recréer l´ambiance de ce soir d´octobre à la nuit tombante, plusieurs décisions furent prises, transcrites par Emmanuelle Jorry  son assistante :  Jean-Claude, fervent adepte du “tout carton”mais toutefois utilisateur émérite de carte plastique pour la construction de wagons marchandises, va abandonner son carton de prédilection pour la carte plastique et les profilés Evergreen (ce qui provoqua moult fous rires car il tenta (oserais-je vous le dire... en vain ;¬) de me rallier au carton, moi qui suis à jamais un “fana”du plasticard), surtout en raison des effets fumigènes qui hausseront le niveau d´humidité ambiante et pourraient détériorer des bâtisses en carton.  Pour les véhicules militaires et les figurines, la généralisation de l´emploi des peintures acryliques de Vallejo (Model Color & Model Air) fut décidée, en raison de leur rendu parfaitement mat. La seule concession sera l´utilisation d´un vernis mat final pour protéger la peinture de l´humidité ambiante de l´air.  L´obligation de transformer certaines figurines pour obtenir des poses différentes ou carrément des figurines n´existant pas dans le commerce (par exemple, un soldat fumant une cigarette).  Le choix du moulage en résine sur base d´un modèle maître pour la réalisation de certaines pièces comme la pendule de la gare ou les plaques de nom de gare. Bref, pas mal de boulot... qui vous sera décrit dans la suite de cette série d´articles !
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Nota bene : Éric Sainte, dit « Ricky56 », présente d´autres réalisations et tours de main sur son propre site Internet, Trainmaster. Il est membre de l´A.L.A.F. On peut lui écrire, et c´est aussi un membre actif de la liste Ptitrain. Cet article a été réalisé en collaboration avec la société Finalement, chargée du projet de musée en gare de Montoire-sur-le-Loir. Grâce à leur aide, cet article peut être publié dans les pages de Ptitrain. Ptitrain International Ricky 1 2 3 4 5 6 7	À bientôt, Ricky. Août 2002
Ptitrain, l´e-magazine du train éclectique... — Directeur de la publication : Christophe Franchini. Rédacteur en chef : Jean-Denis Rondinet. — Rév. 10/22/2002 11:13