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Quelques petites choses sur | |
LES VRAIES ROUTES (5) | |
qu´il peut être utile de savoir quand on est modéliste ferroviaire* | |
* Mais on peut aussi s´en passer. | par Gérard Bianchi |
(Suite, voir page 1, page 2, page 3 et page 4) Les premiers étaient des plaques en fonte portées par des poteaux ou en applique sur des murs, placés à hauteur d´oeil d´un cavalier, de petite dimension, fait pour être lus au pas (de cheval). Il en existe encore, par-ci par-là. Je sais où il y en a... mais c´est trop loin pour faire une photo. Dans le département de l´Orne, beaucoup ont été remis en valeur pour l´agrément. Dès le début du développement de l´automobile, ils ont été complétés par des panneaux en béton, d´abord “les panneaux Michelin” sur pied ou collés sur un mur. Il en reste encore, mais la plupart ont été enlevées par mesure de sécurité (obstacle dur). Dans les années 40, le fond était blanc, et à la fin des années 60, ils étaient tous à fond crème. Puis le fond est redevenu blanc vers 1970, mais la police de caractère et leur couleur n´étaient plus celles de 1945. On en a encore fabriqué après. Les panneaux métalliques, (d´abord en acier émaillé puis récemment en aluminium recouvert d´un film adhésif), sont apparus dès les années 50. Les types de fabrication ont été utilisés avec un passage progressif de l´un vers l´autre. On peut avoir plusieurs types à peu de distance les uns des autres. — caractères noirs sur fond jaune soleil sur les départementales. Le cartouche V1 signifie vicinal n° 1. Depuis 1963, les chemins vicinaux n´existent plus et sont des voies communales. Il y aurait maintenant C1 mais, comme ce n´est pas obligatoire, les communes font des économies de cartouches. Quelquefois on trouve VC1. C´est une erreur grossière, comme il ne doit jamais y avoir RN16 ou CD84 (chemin départemental), d´ailleurs pour piéger les ignorants les chemins départementaux sont progressivement devenus routes départementales depuis la décentralisation de 1982. Mais sur les panneaux, on s´en moque, ça ne se voit pas. Les panneaux sont entourés d´un trait de couleur, le listel, bleu avant 70 et rouge depuis, sauf sur les panneaux indicateurs d´un nom de cours d´eau. Récemment, ce panneau a été redessiné (voir le lien sur les panneaux actuels). Il reste encore tout plein d´ancien modèles. Les panneaux sans flèche sont pour celui qui a une indication de distance un panneau de confirmation placé en dehors d´un carrefour, et pour celui qui n´en a pas un panneau d´entrée d´agglomération. À droite la borne — qui n´est évidemment pas Michelin sur la circulaire officielle, mais c´était le seul fabricant de ce type. Balises de virage et d´intersection. Les balises de virage sont blanches. Dans les zones où la neige est fréquente, elles ont le sommet rouge. Elles sont implantées, si possible, à 1 m du bord de la chaussée. Dans les agglomérations les triangles et les balises sont en général sans objet. Les disques et la signalisation directionnelle obéissent aux mêmes règles. Pour les panneaux en vigueur actuellement voyez plutôt là : www2. securiteroutiere. gouv.fr [Comme il arrive que les ministères se réorganisent, il se peut que cette adresse ne soit pas éternellement valable. Au cas où, faites travailler Google.] Signalisation horizontale. Le marquage peut être fait en peinture ou en résine coulée qui a une épaisseur de quelques millimètres. Il n´est donc pas anormal de les faire en modélisme avec une bande de papier collé, mais pour l´échelle il faut du papier à cigarette. Sur les chantiers où des bandes provisoires de couleur jaune doivent pouvoir être enlevées, elles sont faites avec des bandes qu´on décolle à la fin (c´est le “post-it” de la signalisation horizontale !). Cela n´a d´application que sur les chantiers où ce marquage est censé rester longtemps (plusieurs semaines) et depuis que le jaune est prescrit pour le marquage temporaire (1970). Dans les autre cas, il n´y a pas de marquage et le balisage est faite par cônes (“cocottes”) seulement posées à terre (et à remettre en place à chaque déplacement, volontaire ou non). Les premières bandes axiales étaient jaunes et sont devenues blanches depuis 1977, mais les jaunes ont mis des années à disparaître. Sur les routes importantes, il a fallu attendre les renouvellements de peinture environ deux à trois ans et encore le jaune réapparaissait quand le blanc s´usait. Sur les routes très secondaires où ça ne s´use pas vite, attendre de refaire le revêtement, c´est-à-dire jusqu´à dix ans. Les bandes de rive sont apparues vers 1970 et ont toujours été blanches. Il y a donc eu une période avec du blanc sur les bords et du jaune au milieu. Une devinette : qu´est ce qui, en 1974, était jaune au milieu et blanc autour ? Aussi bizarre que ça puisse sembler aujourd´hui, il pouvait y avoir un morceau de tireté en haut d´une côte ou dans le milieu d´un virage. Actuellement, la façon de mesurer les distances de visibilité est la même, mais on ne laisse pas un court tireté entre deux lignes continues. À noter qu´à cette époque les tiretés d´annonce n´existaient pas et qu´on passait directement d´un tireté long à une ligne continue. Pour simplifier, disons que la largeur des bandes était de 0,10 m avant 1970 et de plus en plus grande ensuite. Jusqu´à 0,30 m en rive. Pour réduire ça au 1/87 ou moins, ce n´est peut-être pas nécessaire de se prendre la tête. Les tiretés d´axe font 3 m de peinture pour 10 m de vide. Les tiretés courts sont apparus après 1970. Ils font 3 m de peinture pour 1,33 m de vide. On les emploie lorsque par exemple une succession de virages (sans obstacle à la visibilité en l´absence d´autre véhicule, avec chacun son morceau de ligne continue) fait en sorte que ces lignes se rencontrent. On peut avoir ainsi une ligne continue ininterrompue sur des kilomètres. Si à cet endroit le dépassement d´un véhicule roulant à 70 ou 80 km/h reste dangereux, alors que celui d´un tracteur agricole ou d´un camion lent est possible, on remplace la ligne continue par un tireté court (mais l´interdiction de doubler un véhicule circulant à plus de 50 ou 60 km/h reste en vigueur. Aucun intérêt de savoir ça pour faire une maquette, mais si ça peut vous faire économiser quelques dizaines d´euros et des points). Les tiretés de rive font 3 m de peinture pour 3,5 m de vide. Les bandes de stop sont continues sur la demi-chaussée et celles de cédez-le-passage ont 0,50 m de peinture et 0,50 m de vide. Toutes deux font 0,50 m de large. En cas de stop, seul le panneau est obligatoire. Il peut donc y avoir panneau sans bande de peinture, mais pas l´inverse. Les deux sont hautement souhaitables. La signalisation fait l´objet d´une publication officielle par le ministère, encore de l´Equipement, qui comporte huit parties. S´il y en a que ça tente : www2. securiteroutiere. gouv.fr [Même remarque que tout à l´heure : il se peut que cette adresse ne soit pas éternellement valable.]
Les fossés fraîchement curés sont dépourvus de végétation, laquelle revient rapidement. Un fossé humide, cas normal puisque c´est pour ça qu´on les fait, est souvent envahi par des herbes adaptées à ce milieu. Des joncs ne sont pas rares. Pour être vraisemblables leur hauteur ne doit pas dépasser le niveau de l´accotement. Dans les zones bordées d´arbres, les feuilles s´accumulent dans les fossés en automne, jusqu´à les remplir quelquefois. Le fond des fossés est le réceptacle de toutes les cochonneries qui traînent sur la route. Les talus sont normalement herbus. Dans certaines zones infertiles, la végétation est pauvre et quelquefois absente. C´est le cas des terrains calcaires caillouteux où l´absence de végétation favorise l´érosion de la couche superficielle, laquelle à son tour ne permet pas la pousse de l´herbe. Si le terrain tient, ça peut rester des dizaines d´années ainsi. Sur les grands talus, on plante quelquefois des arbustes qui ont l´avantage de maintenir le sol et de donner un aspect agréable. Dans les terrains qui conviennent l´ajonc et le genet sont bien utilisés. Des paysagistes se font un plaisir, pour peu qu´on leur en passe commande, d´y faire des compositions. Avant (1970, dans nos conventions) il était d´usage de couper bien ras la totalité de l´herbe d´un talus de déblais. Depuis on s´est aperçu que si on se limite aux 2 m inférieurs en laissant le reste à la nature, ça coûte moins cher et l´esthétique est plutôt meilleure. En plus, ça améliore la diversité biologique. Certaines plantes, devenues rares à cause des traitements chimiques dans les champs, ne se trouvent plus que sur les talus routiers. Les talus de remblais non visibles de la route sont, en général, laissés sans entretien, après une plantation ou un semis, pour stabiliser.
Ici, les réparations ont été faites avec la même couleur de gravillon depuis la construction de la route. Mais il y a des régions où des carrières de couleurs très différentes sont proches. Il y a eu des mélanges, route gris-bleu avec réparations roses ou l´inverse. Ou du gravillon blanc (blanchâtre). Nid de poule Conséquence d´un faïençage ou d´arrachements, non traités. C´est une cavité aux bords vifs. Il n´y a pas d´affaissement autour. Nota : les affaissements aux bords arrondis existent, mais ce ne sont pas des nids de poule et ils ne se verront pas sur une maquette. Déjà, que en réalité, il faut un oeil habitué pour les voir avant qu´ils secouent la voiture. On n´en parle donc pas.
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Gérard Bianchi, Juillet 2008 |
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Les schémas et photos sont D.R. ou © G. Bianchi pour Ptitrain. | ||
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