Rodage, lubrification, maintenance (2)
Juste après avoir publié la page de nos FAQ sur le rodage des locomotives, j´ai reçu pour Noël la 040-TF Nord de Klein... Je l´ai donc photographiée lors de ses premiers pas...
  Dans ce bureau qu´on dirait d´un moderne manager et d´un design affirmé, rien ne permet de penser que l´occupant donne la priorité absolue au petit train et pas du tout aux stock options ni aux nouvelles technologies.
Rien... sauf un détail, à voir au bout de la flèche jaune...
Un des étages de la bibliothèque est discrètement consacré à une portion de voie qui peut servir de banc d´essais !
Cette voie fait toute la largeur de mon bureau, soit 390 cm (soit environ 350 mètres en H0). On voit ici la nouvelle-née pousser ses premiers tchoutchou.
 


Aux deux extrémités, il a été installé des pédales de contact de marque Roco (ou Jouef, ou Hornby-H0, voir notre page sur les pédales), qui se chargent dès qu´une roue rentre à leur contact d´envoyer une courte impulsion à un vieux (!) relais Roco bistable 2RT. C´est cet ordre, donné par un train lorsqu´il arrive à un bout de la voie, qui actionne le relais, qui lui-même inverse le sens du courant, et donc le sens de déplacement du train !



“Vieux relais” selon mes nouvelles normes à moi (privilégiant dorénavant l´électronique à trois sous), mais qu´on trouve toujours dans le commerce (réf. 32-10019), à peu près au même prix que l´or 24 carats (20 euros). J´ai collé directement sur le relais le schéma de ses innombrables pattes afin de m´aider lors du câblage.
C´est aussi un “vieux” (selon les mêmes normes !) transfo Fleischmann qui est chargé de la traction. Il délivre du courant pulsé (demi-redressement) aux basses vitesses et du continu aux grandes vitesses.
Ce “banc” me sert à roder, mais aussi à calculer les vitesses du matériel, et à apprécier à leur juste valeur les progrès au niveau des ralentis induits par un bon rodage !
Je fais faire le calcul, bien sûr, par mon ordinateur sous Excel (ou n´importe quel autre tableur !). Après avoir mesuré (une fois pour toutes) la longueur de la voie Lv entre les deux pédales (avec une ficelle, car cette voie est courbe et un mètre pliant serait inefficace), et chronométré la loco ou le train en essai (s´il s´agit d´une grande vitesse, on peut chronométrer plusieurs allers et retours pour diminuer la marge d´erreur), il s´agit de calculer :


— la longueur parcourue (longueur de la voie Lv, moins longueur du convoi entre ses deux essieux extrêmes, Lm) ;
— le nombre de centimètres par seconde (longueur divisée par temps T) ; pour éviter mille copier-coller, j´ai prévu trois cases pour les vitesses maxi, mini et moyenne ;
— le même nombre mais cette fois à l´échelle 1:1 (dans mon cas, le H0, je multiplie par 87) ;
— le résultat mais par heure (multiplier par 3600)...
— le résultat mais en kilomètres (diviser par 100 000) ;
La formule est la suivante :
Résultat en km/h = ((longueur voie — longueur convoi) / temps en secondes) x 87 (pour le H0) x 3600 x 100 000
Ce qui donne, en langue Excel, dans la case C7 (puis à recopier en C8 et C9)  :

À la sortie, on veillera ainsi à ce que notre vieille bouzine ne coure pas à 150 km/h en notant que sa vitesse maxi réelle est déjà atteinte au cran 5 (sur dix) du transfo. (On sait qu´il est possible de réduire définitivement la vitesse limite d´une loco quand elle a été mal calculée par le fabricant, en ajoutant des diodes en série avec son moteur (voir ici).
Mais tout le monde n´a peut-être pas un bureau de quatre mètres de long à consacrer à l´usure volontaire de ses mécaniques ! Si vous êtes à l´étroit, passez à la page suivante...
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Ptitrain, l´e-magazine du train éclectique... — Directeur de la publication : Christophe Franchini.
Rédacteur en chef : Jean-Denis Rondinet. — Rév.8-04-2006 11:39