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À bas le câblage ! |
Les lecteurs de Ptitrain ont peut-être (hélas !) cerné ma vraie personnalité : je suis un fainéant ! Ah ! elle a bon dos, la furtivité ! En fait, c´est un prétexte pour en faire le moins possible ! Et, dans le domaine des choses qui sont des corvées effroyables pour tout amateur de train miniature (sauf quelques malades dont je respecte bien sûr les manies :-)) il y a... le câblage ! Qu´est-ce qu´on pourrait bien faire pour que le câblage soit rapide et simple et invisible, furtif en un mot ?
Qu´apporterait cette technologie dans le domaine du petit train ? D´abord, le temps gagné. Une nappe de quarante fils dont les extrémités n´ont ni à tre dénudées, ni à tre étamées, ni à tre soudées, c´est QUATRE-VINGTS fois TROIS opérations éminemment barbantes qui sont éliminées ! Temps gagné aussi dans le repérage : n´avez-vous pas vu, sous le réseau de l´homo ferrovicus standard, ces petites étiquettes A-56, 426Y, traction V4, collées sur chacun des fils d´un faisceau pour les repérer en cas de panne ? Avec une nappe, il suffit de compter : le 15e fil de la nappe est toujours le 15e, à quelque endroit du réseau qu´on le rencontre ! D´ailleurs, les nappes ne sont m me pas colorées ! (Des nappes multicolores existent, mais elles sont bien plus chères.) Ensuite, le coût. Certes, on n´y fait guère attention : le câblage est d´habitude effectué en plusieurs temps, sur des mois, voire des années, et on n´achète pas d´un coup le kilomètre de fil nécessaire. Heureusement, car (faites les calculs !) la filerie est d´un prix absolument pas négligeable ! Les nappes sont bien moins chères que le fil simple (voir plus loin). La fiabilité aussi est un plus : c´est lié à la facilité des opérations. Chaque dénudage-étamage-soudure est une source potentielle de mauvais contact, d´avarie à plus ou moins long terme (chaque soudure peut tre abîmée plus tard, par la traction, par le propre poids du fil alors que tout fonctionnait bien au début— c´est d´ailleurs ce qui arrivera un jour, de toute évidence, au réseau de la figure 1 !) ; c´est une avarie que tout un chacun sait tre difficile à localiser et difficile à réparer — un cauchemar, en un mot. Ça n´est pas un hasard si les constructeurs professionnels font appel maintenant à des nappes dans tous leurs appareils. N´oublions pas aussi le côté évolutif : qui peut dire qu´il a tout prévu dès le début dans son plan de câblage ? Pour ajouter après coup une paire de fils, il faut de nouveau plonger sous le réseau, sous le décor... Quel casse-t te ce serait par exemple si on décidait subitement d´ajouter une petite section de voie étroite ? Ou une section d´arrêt supplémentaire en gare ? Ou un dételeur, devenu indispensable après les premiers mois d´exploitation ?
Nos connecteurs à nous sont au prix du marché (environ 2,30 euros pour 34 broches femelles,), et le câblage revient à 5 centimes/mètre/fil !
Chaque fil peut véhiculer un ampère (ce que j´ai vérifié auprès d´un newsgroup électronique), mais j´en ai prévu deux pour chaque alimentation traction, afin de garder une marge de manoeuvre. Donc j´ai droit à deux ampères grand maximum (en Z, N, TT ou H0 moderne, on est largement couvert). L´alimentation des électro-aimants moteurs d´aiguilles qui, normalement, consomment des masses de courant rentrera dans cette fourchette d´un ampère grâce à une combine électronique très connue que TTT m´a indiquée et qu´il vous expliquera (si vous tes pressé, allez voir aussi les articles de M. Tissot dans ses livres et dans Électronique pratique).
Lors du serrage dans l´étau, le connecteur fait lui-même le dénudage — grâce à de minuscules dents coupantes qui pénètrent dans les fils de la nappe — et le soudage puisque ces dents retiennent fortement et définitivement les fils ! Hop, fini, terminé !
Si nécessaire, on pourra ajouter après coup une sortie non prévue à l´origine : il faudra décoller les adhésifs de la nappe sur une cinquantaine de centimètres afin de laisser du mou pour l´opération de blocage dans l´étau. Une carte placée au niveau du départ des câbles vers le réseau (à la sortie des transformateurs et du pupitre de commande, le T.C.O.) se charge de mettre à la norme fils en nappe les différents câbles issus, plus ou moins en fouillis, de ce P.C. et de ces alimentations traction. À cette étape, on va dénuder et souder POUR LA DERNIÈRE FOIS
Par exemple, certains amateurs qui fabriquent des réseaux modulaires utilisent souvent des connecteurs facilement démontables du type DB-25 (ceux des périphériques d´ordinateurs) ; ces connecteurs existent aussi en version nappe sertissable — plus besoin, là non plus, de dénuder-souder... Le nombre de fils de la nappe peut aller de 14 à 50. Si vous commandez votre réseau en traditionnel, vous aurez peut-être besoin de plus d´une nappe. Si au contraire vous avez opté pour des commandes électroniques (ou pour la télécommande de TTT), ça suffira. Personnellement je vais utiliser une nappe à 34 fils pour trois circuits de voies distincts et une quarantaine d´accessoires, aiguilles, sections d´arrêt, etc. Cette page de la sitcom intitulée le Réseau furtif est juste une courte introduction à un système de câblage bien sympathique, et je vous l´ai très brièvement présenté. On y reviendra peut- tre plus tard plus en détail, en fonction de l´intér t qu´auront manifesté nos lecteurs et du courrier que Ptitrain aura reçu... | |||||||||||||||||||||||||||||
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Jidé Octobre 1999. |
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Ptitrain, l´e-magazine du train éclectique Directeur de la publication : Christophe Franchini. Rédacteur en chef : Jean-Denis Rondinet. Rév. Dream MX 29-02-2004 0:48 |