L´alimentation des trains
via la logique numérique (1)

1. Introduction
Il s´agit aujourd´hui de commander les moteurs de nos chères locomotives, ou ceux des accessoires du réseau, par l´intermédiaire de nos montages logiques, ou même plus généralement, par un système tout ou rien : simple bouton poussoir, contacts de relais, petits schémas CMOS, Télécommande universelle du troisième type ou microP... Contrairement aux aiguilles, il ne s´agit plus de “tout ou rien” avec beaucoup de punch mais de doser délicatement la tension et la puissance.
Nous passerons sous silence les solutions moyenâgeuses dont nous avons usé au siècle dernier, dont la moins ridicule consistait à commander en tout ou rien, ce qui est très simple, un moteur qui lui-même entraînait, dans les deux sens, le potentiomètre d´une alim du commerce !
Cela dit, avec le recul du temps, je ne sais toujours pas comment j´aurais pu bénéficier autrement des qualités extraordinaires de mes platines Gaugemaster (cf. le site de F.B.S.).
Et nous ne dirons aujourd´hui que deux mots sur les montages autres que ceux utilisant la conversion numérique-analogique (C.N.A.).
2. Condensateur et émetteur suiveur
Charger ou décharger à travers une résistance un condensateur qui mémorisera une tension au point [t]   ; cette tension sera recopiée par un transistor de puissance pour alimenter la voie.
C´est par exemple utilisé par l´alim presse-bouton de la T.T.T. dans sa version originale.
Attention, on ne prévoit pas, dans ce petit schéma, de protection contre les courts-circuits (placez une lampe ballast en série cf. le site A.M.F.N., ou alimentez en amont votre montage via un LM350 sur un gros radiateur...).
3. La modulation par largeur d´impulsions
(M.L.I. ou P.W.M.)
Le plus gros pourcentage des moteurs du monde entier est mû par ce procédé : avec Google et le mot “PWM” vous accéderez à des millions de pages ! On applique la tension maximale au moteur mais pas tout le temps... ( Schéma d´après la page de l´A.M.F.N., une référence en matière d´alimentation du réseau !)
Au démarrage, quelques petites impulsions, un dixième du temps... Puis un peu plus, 2/5 du temps... Puis à 3/4, la loco roule à 75 % de sa vitesse, etc.
Les impulsions sont rapides (250 fois par seconde par exemple) de telle sorte que le moteur semble tourner continument. Ces “coups de pied au derrière” que subit le moteur sans cesse, même au démarrage, assurent des ralentis sensationnels. Au chapitre inconvénients : une réputation (vraie ou supposée) de fatiguer les moteurs à rotors sans fer (R.S.F.) qui a fait couler plus d´encre que les théories d´Einstein...
En pratique, allez jeter un oeil sur un minuscule montage M.L.I. à 555 et aussi, bien sûr, sur Pictrain2, notre montage à microprocesseurs qui exploite ce procédé tout en l´expliquant .
4. La conversion numérique-analogique
Arrivons-en à notre but pour aujourd´hui : la C.N.A. Elle sera traitée à la Ptitrain, c´est-à-dire non point avec des circuits spécialisés introuvables mais avec les quatre à cinq euros tout compris d´un montage discret.
De ce montage discret, nous retiendrons la sortie, la C.N.A. proprement dite, que nous récupérerons pour nos T.T.T. et microP.
Quoique fabriqué et testé depuis cinq ans, ce montage baptisé Numérax, n´a pas paru dans notre magazine : il était trop “fouillé” pour nos débutants de 1999, qui se contentèrent de l´alim presse-boutons et, il y a quelques mois, il a été dépassé par Pictrain2. Néanmoins, une sortie en pur courant continu doit être proposée, ne serait-ce que pour les lecteurs qui n´oseront jamais confier leurs locos très chères à moteurs R.S.F. à des alims non continues.
Principe : on appuie sur un bouton poussoir (Ax) pour accélérer, sur un autre (Fr) pour freiner. Il y a des “crans” de vitesse comme sur une vraie loco, seize crans, du démarrage (à zéro volt) à la vitesse maximale (12 volts ou plus, à votre goût). Si on laisse son doigt enfoncé sur le bouton poussoir, la commande se répète automatiquement au bout d´un instant.
Le nombre de ces impulsions faites au bouton poussoir est transmis (via trois fils, ici des triangles de couleurs) au schéma ci-dessous où il est compté par... un compteur (circuit 4029, déjà connu), et ce compte est matérialisé par un chiffre binaire (de 0000 à 1111) apparaissant sur les sorties A, B, C et D . Ce chiffre monte ou descend, grandit ou diminue, selon qu´on appuie sur Ax (“comptage”, en montant) ou Fr (“décomptage”, en descendant).
(Si vous ignorez encore ce qu´est un nombre binaire, veuillez vous reporter à notre page ad hoc.)
Toute la conversion numérique-analogique (un bien grand mot !) a lieu au niveau des quatre résistances Ra, b, c et d, qui additionnent, dans une certaine mesure, les bits A, B, C et D et le traduisent en une tension. Celle-ci est amplifiée en courant (puissance) par un gros transistor et hop, la loco bouge...
Ça n´est pas tant la valeur des résistances que leur rapport entre elles qui fait l´opération : les R ont des valeurs croissantes étagées en se doublant à chaque bit, 4, 8, 16 et 32 kΩ (valeurs qui n´existent pas dans la nature et doivent être approchées par des mises en série de valeurs standards : 2,2 kΩ suivi de 1,8 kΩ feront 4 kΩ...).
C´est seulement cette partie à quatre résistances qui sera utilisée par nos microP ; notez que vous pouvez facilement ajouter un ou deux bits afin de bénéficier de crans de marche en plus grand nombre (64, 128...) et donc une souplesse plus grande. Et bien sûr, le chiffre binaire sera le fruit du programme que vous aurez écrit dans le microP.

Voici à titre informatif, un plan de ce montage Numérax sur un Cimec, la pièce de un euro donne l´échelle.
Jidé
20.10.2007
À suivre...
Bibl. : 302c-072, 2000-1065, acm-111, note3-35
Nota-bene. — Les étoiles envoient vers le dictionnaire des termes électroniques, en cours de fabrication, voir ici....
Ptitrain, l´e-magazine du train éclectique. — Directeur de la publication : Christophe Franchini.
Rédacteur en chef : Jean-Denis Rondinet