Éclairage arrière de fourgons, une solution :
“Les cent ans de la batterie”
Les batteries d´aujourd´hui n´ont presque plus aucun des défauts de celles d´antan... Elles sont scellées, propres, petites, on les trouve dans les grandes surfaces, et leur durée de vie est importante... Quant à leur capacité à emmagasiner de l´énergie, elle a décuplé : on trouve des “bâtons” format AA (50 mm de long, 14 mm de diamètre) qui stockent 1800 milliampères ! Pour des besoins tels que l´éclairage des deux leds arrière d´un fourgon, cela représente jusqu´à 900 heures (37 jours) de fonctionnement ininterrompu ! Comme elles sont garanties pour 1000 rechargements, ça permettra à vos arrière-petits-enfants de jouir de votre matériel (trente-sept mille jours, ça fait cent ans...).
Alors pourquoi pas une batterie embarquée ? Dans ces conditions, réexaminons les avantages et les inconvénients d´une telle solution :
Le fourgon aura ses fanaux arrière éclairés sans cesse avec la même intensité, même sur une section d´arrêt ou de ralentissement ou lors des arrêts en gare (sans intérêt pour les adeptes du “numérique” DCC ; intéressant pour tous les autres) ;
Les lumières ne clignoteront plus lors des micro-coupures de courant, par exemple au passage des coeurs d´aiguilles (la plupart des fourgons n´ont que deux essieux, soit deux points de prise de courant, c´est pas grand-chose...) ;
Plus besoin de prévoir des prises de courant sur les roues ou les essieux, qui peuvent bénéficier de suspensions trois points ou autres pour un roulement meilleur ; montage possible dans du L.G.B. à roues en plastique !
Maintenance : zéro (plus d´acide à peser, de sel à gratter ). La batterie peut être placée dans le corps du wagon, sans qu´on ait à prévoir de démontages, pourvu que la recharge puisse être assurée de l´extérieur ;
Poids : plutôt lourd, l´accu participera au lestage de ce wagon, c´est appréciable lors des refoulements !
Mode d´emploi à la portée d´un enfant de six ans et demi.
Le prix varie selon la source d´approvisionnement : il va jusqu´à la gratuité car on trouve plein de batteries inutilisées du fait du remplacement de téléphones portables démodés (ou de rasoirs électriques, NDLR), mais on n´en connaît pas forcément l´existence passée c´est-à-dire (le nombre de rechargements subis). Si cette solution est choisie, il faudra donc envisager un éventuel remplacement un jour. À vous de voir si le jeu en vaut la chandelle...

Voici une solution possible pour l´utilisation minimaliste d´une batterie embarquée non démontable et rechargeable.
[B] est la batterie, le modèle importe peu, mais il devra quand même fournir au moins 3,6 volts (1). [D] sont des diodes rouges de diamètre 3 mm pour le Ho, ou plus grosses pour le zéro et le L.G.B. Voyez la page “Leds” de Ptitrain pour d´autres dimensions (cela va aujourd´hui de dix millimètres jusqu´à un millimètre). [R] est la résistance qui limite le courant dans les diodes. Si possible, on utilisera des diodes basse consommation, qui nécessitent seulement 2 milliampères pour bien éclairer (2 mA en tout, puisqu´elles sont prises en série).
[P1] est la prise de courant, une microfiche très courante, vendue en bloc de 40 (voir plus bas). [P2] est une autre micro-fiche, un cavalier, un court-circuit, que nous introduisons dans [P1] afin d´assurer le fonctionnement de l´ensemble. C´est ce cavalier [P2] que nous retirons pour éteindre les feux arrière quand nous enlevons le fourgon de sur le réseau et que nous le rangeons. Cette solution est plus discrète, plus miniature, et bien moins chère qu´un interrupteur à deux positions !
Une touche de peinture (ici jaune, par exemple) permet de repérer l´endroit de [P2] où doit être inséré ce cavalier [P1]. Suivons le courant, pour comprendre : il sort de la batterie par la borne “plus”, traverse une led, puis une autre, puis la résistance ; le courant passe vers la patte 3 de la microfiche, traverse le cavalier, ressort par la patte 2 et court vers le zéro, la masse, de la batterie. Voilà...
Le cavalier ôté, le parcours du courant s´interrompt ; l´accumulateur garde sa charge (les batteries modernes se déchargent peu hors utilisation).

Voilà les microfiches encore fixées les unes aux autres, par barreau de 32 ou 64... On casse ou on coupe un bloc de trois fiches pour faire [P1], un bloc de deux pour faire [P2]. La pointe de l´allumette vous donne l´échelle !

Extrait du catalogue de Sélectronic. Ces barrettes "“tulipe” sécables sont tout autant à leur aise pour fabriquer des lignes de train ou toute liaison non permanente (presque à l´échelle !) entre voitures ou motrices.
Voilà [P2] s´apprêtant à pénétrer dans [P1] ; ne figurent pas encore le fil de court-circuit entre les deux deux trous de [P2], ni les deux marques de peinture jaune. Et voilà [P3] dont on parlera ci-dessous.
La prise [P2] sera par exemple située sous le châssis du fourgon dans un endroit où un relief naturel (tuyauterie de frein, réservoir d´air, ou batteries d´accumateurs !...) le cachera aux yeux des puristes curieux. Un câblage volant fait dans le fil le plus fin que vous possédiez relie tous les composants entre eux. Attention seulement au sens des diodes. (En cas de doute, retournez voir la page “Leds” sus-citée. De même pour calculer la valeur de [R] selon la batterie que vous aurez élue...)
La partie pour l´instant inutilisée de [P1], marquée d´une touche de peinture bleue, c´est-à-dire les pattes 1 et 2, reçoit une autre couple de microfiches, [P3], qui la relie au chargeur de batterie, par un double fil qui sera aussi extrêmement fin.
Quand [P3] est enfoncé dans [P1], les leds ne reçoivent plus de courant ; au contraire, c´est la batterie qui le reçoit, et se recharge... Suivez sur le schéma du haut le parcours du courant...
Ce chargeur [CH] sera un simple transfo branché sur le secteur [S] et suivi d´un redresseur (2) et d´une source de courant
(un régulateur 317 ferait parfaitement l´affaire) réglée au 1/10e de la capacité de votre batterie exprimée en mAh, milliampères-heure (admettons que vous ayez récupéré une batterie de 400 mAh, le courant de charge devra être de 40 mA au maximum). Douze heures de charge seront nécessaires (opération qui n´aura lieu que très très rarement, ne vous en faites pas !).
Si vous avez récupéré une batterie “haut de gamme” ( lithium-ion), utilisez alors forcément le chargeur qui allait avec (le chargeur fourni avec le téléphone portable, par exemple) ; car ces batteries ne se contentent pas d´une alim toute bête, un microprocesseur doit se charger de surveiller leur alimentation.
Suite : un chargeur de batterie

(1) Certains tolèrent la mise en parallèle de leds si elles sont bien appariées ; dans ce cas, 2,4 volts (2 éléments) suffiraient. Il existe aussi des circuits intégrés spécialisés, capables de multiplier la tension d´un élément de batterie, nous étudierons cela un jour...
(2) Transfo, redresseur ? Voir les pages de la Techno facile...
N.-B. — Toutes les photos sont © Doc Toofoo pour Ptitrain.
Doc Toofoo

Septembre 2003.
Ptitrain, l´e-magazine du train éclectique... — Directeur de la publication : Christophe Franchini.
Rédacteur en chef : Jean-Denis Rondinet. — Rév. 28-08-2004 0:47