Ptitrain XXI
PTITRAIN XXI
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Grave, la tôle !...

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Lors de la « descente à la cave » que je vous racontais la dernière fois, est aussi réapparue au grand jour une maquette oubliée... Arrêtée dans la fleur de l´âge, cette future 232-T de la banlieue Nord présente une petite particularité : une fabrication en laiton gravé !
Non, je n´ai pas dit « photogravé » ! « Gravé », à la main, à la paluche, a la mano !

J´étais persuadé que cette fabrication était totalement ridicule et dépassée de nos jours, mais quand ces pièces sont revenues au grand jour, j´ai eu une agréable surprise (1)...
Comment on fait ? De la tôle de laiton (ou de maillechort) de l´épaisseur requise pour la solidité de la maquette est soigneusement polie (Mirror) puis dégraissée (trichlo). Le dessin de ce qui doit rester en relief est fait avec une plume chargée d´encre spéciale « circuit imprimé », ou bien avec des stylos-feutres ou, pour les larges à-plats à protéger de la gravure, au pinceau ou au Vénilia adhésif découpé. Le travail est effectué en gants blancs de photographe, pour ne pas salir les tôles d´empreintes digitales.
Et pour les rivets ? (Là, peut-être le mot génie devrait-il être employé :¬))) Il existait (il existe sûrement encore ?) des planches de transferts Letraset présentant des trames, c´est-à-dire des points les uns à côté des autres, et dont se servaient les dessinateurs (par exemple ceux qui faisaient des B.D.) pour représenter les zones grises de leurs dessins :

En choisissant les planches ad hoc, on achetait en fait des rivets au kilomètre ! Il suffisait de reporter sur la tôle métallique ces lignes de points et hop, le tour était joué !

Ensuite, c´est le « cirque » habituel connu des amateurs d´électronique qui fabriquent leurs circuits imprimés — un peu corvéeux, mais tolérable : la tôle est trempée dans un bain de perchlorure de fer, pendant un quart d´heure à peu près ; le bain est remué sans cesse, et tiédi par l´air d´un sèche-cheveux. Ensuite, la pièce est lavée, les encres et transferts ôtés au trichlo, et le relief apparaît !
Bien sûr, la « puissance » du bain de gravure ne permet pas la découpe, qui se fait à la scie et à la lime comme pour le reste d´une construction traditionnelle en laiton. En revanche, toutes les épaisseurs de métal sont « travaillables » et vous voyez ci-dessus un réservoir T.I.A. de deux bons millimètres d´épaisseur entièrement gravé ! Les caisses à eau elles-mêmes font un millimètre pour être bien solides (car elles participent à la rigidité de la caisse).
Voilà ! C´est bien sûr de l´histoire ancienne... mais si ça pouvait donner des idées pour une petite fabrication « perso » (une paire de pare-fumées, par exemple), je peux garantir que les résultats ne sont pas ridicules du tout (peut-être que les photos vous auront permis de le vérifier) ! Et le cirque de la gravure « amateur » des C.I. s´est très humanisé (cuves de gravure chauffées et remuées automatiquement)... J´avouerai même qu´il me tarde de réessayer !!!

Suite : ...eit derhel choñj ag er marh du !


(1) Ma 141-TC-19 Ouest, dont Loco-Revue avait publié la construction vers 1980, avait aussi ses superstructures gravées selon cette méthode. Et le charbon de sa hotte avait été prélevé... sur la véritable 141-TC-19, à Carhaix, quelques années auparavant ! Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Voir page suivante.

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JiDé
Juin
2001
À propos de Ptitrain. — Directeur de la publication Christophe Franchini.
Rédacteur en chef Jean-Denis Rondinet. — Rédacteur Éric le Suisse. — Rév. 28.02.2006 0:22