Souvenirs, avenirs...
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Il y a quarante ans, on était au vingtième siècle. Eh oui... Je jouais à cette époque au p´tit train allongé sur le sol, les traverses du réseau (qu´on montait et démontait pour s´en servir pendant les vacances scolaires) étaient punaisées directement dans le parquet (il fallait viser entre deux lames, pour éviter le plus gros des foudres maternelles :¬)
Y a-t-il, en 2001, à l´époque du kit photogravé, de la résine chargée, du modélisme simulé, des échanges de sons via Internet... y a-t-il un lien quelconque avec cette époque ?
Ce sera le but de cette rubrique que de relier le XXe et le XXIe siècle : aux jeunes on racontera le Moyen Âge, aux vieux on décrira notre rencontre avec les « nouvelles technologies » (dans celles-ci j´inclus l´usage par exemple de l´aérographe qui, certes, existait il y a quarante ans mais dont aucun modéliste moyen n´aurait supposé la démocratisation de l´usage !)...
Après le temps des traverses punaisées, il y eut une longue période de latence dans ma vie modéliste : des études supérieures (qui ne me paraissaient pas encore futiles) m´accaparèrent très longtemps.
Une rechute eut lieu quand, le jour de mes vingt ans, écoeuré par la triste tournure que prenaient les sciences humaines après la fin d´un joli mois de mai riche en « événements », je décidai de me tourner (au moins pour mes loisirs) vers des domaines plus bassement matériels : je découvris la soudure, la peinture, l´électricité, la mathématique ! Je ressortis des cartons la BB-16000 et la 141-TB Hornby-H0 ; je découvris les fabrications nouvelles de Jouef ; les décors de Vollmer (vendus en kit mais richement patinés) ; tout cela en jouissant du pouvoir d´achat d´un jeune professionnel célibataire :¬)
Pendant cette « deuxième vie modéliste », je me gavais sans fin de tout ce qui pouvait se fabriquer ou se vendre : j´avais fini par mettre en fiches (fiches en carton, à cette époque) ma collection, et je franchis un beau jour le seuil des CENT LOCOMOTIVES ! La CC-40100 Paris-Amsterdam voisinait sans complexe avec le patachon vapeur du P.L.M., une 141 de la Bundesbahn voisinait avec l´autorail Budd de la banlieue parisienne auprès duquel tricotait une voie étroite Egger Bahn ! Le décor étant bien sûr (c´est typique de cette époque d´avant « l´atmosphère ») Forêt-Noire pur jus !
Aucun complexe ! Un jour je vais chez feu Clarel, j´achète un embiellage Fleischmann et une paire de roues motrices. Et voilà que, bissel enlevé et remplacé, je construis une 150-X sur la base de ma 141 ! Les 140-C Jouef s´accumulent, je les achète par deux ou trois à la fois : j´ai toutes les versions possibles dont la plus dure à fabriquer, celle à tender-cabine (car elle doit tourner dans 360 mm de rayon !). Quand j´ai besoin de portes de boîtes à fumée, je vais chez un horloger et j´achète des verres de montre (en plastique) du diamètre voulu ! Bien sûr, je suis le client préféré de mon vendeur préféré [N.D.L.R. Il est lui aussi toujours fidèle au poste et sa boutique est aujourd´hui le quartier général de Jidé et de Chris : il s´agit de M. Citerne, 21, bd du Temple, Paris-3e].
Tout cela n´est pas allé sans catastrophes et sans déconvenues, que je vous raconterai le moment venu. L´une de ces mésaventures s´appelle Keyser... C´était une marque de kits anglais en métal blanc que les marquéteux de Jouef s´étaient mis en tête de distribuer en France. Une gamme intéressante de matériels bien de chez nous mais, hélas, bien incapables de faire un tour de roue du moins mis en les mains de la clientèle Jouef, c´est-à-dire... soyons gentils... des modélistes d´opérette !
Et si je suis là aujourd´hui à tout vous raconter, c´est qu´on en a parlé sur la liste Ptitrain il y a quelques jours, de ces foutus kits Keyser, que mon cher jumeau m´a copié un article traitant de sa construction par Roger Dorez (dans R.M.F.), et qu´on trouve du Kayser à prix d´or dans les rayons d´occasion (150 euros le kit de la 141-TC Nord ci-dessous ; un peu plus pour un modèle immonde, assemblé par un sagouin). Il n´en fallait pas plus pour que je parte vers ma cave à la recherche du temps perdu...
Et la voilà sorti de l´ombre, encore en kit, seuls quelques sous-ensemble ont été montés ; au premier plan un embiellage en métal photogravé (déjà) mais de l´épaisseur d´une toile d´araignée :¬( Déçu, avais-je abandonné ? Oui, il semble mais dans le même carton que la Keyser, un châssis mystère :
Sera-t-elle finie un jour, cette pauvre bécane ? Le modèle en lui-même me serait fort utile sur mon réseau de banlieue Nord, et elle est même indispensable en tête de mes précieuses rames du R.M.A.
Je ne connais pas beaucoup d´autres modèles de cette loco à part la célèbre machine dont Monsieur Lavigne mena à bien la fabrication après tant d´années (3) , et nul fabricant industriel ou artisan industrieux ne l´a dans ses cartons... Alors, peut-être à bientôt sur ce sujet ?
À suivre : d´autres expériences anciennes mais couronnées de succès...