La “Télécommande du Troisième Type” (15)
Multiplions les touches !

Rappel : je désire commander trois sections indépendantes de mon réseau, correspondant :
— à de la pleine voie principale, réseau que j´appellerai ici [P] comme principal ;
— à une antenne de chemin de fer d´intérêt local, que j´appellerai ici [S] comme secondaire ;
— à des embranchements de manoeuvre (cour d´usine et dépôt de locomotives), que j´appellerai [U] comme utilitaires.
U, S et P sont trois caractères que j´ai choisis car faciles à mémoriser et surtout... car on peut les faire figurer (par la suite, pour le T.C.O.) sur un afficheur à leds “sept segments” Ça sera super-high-tech, ne trouvez-vous pas ? (Des détails sur la page de Doc Toofoo.)
Pour “coder” ces trois sections indépendantes, j´ai besoin de deux bornes de la télécommande Velleman : j´ai choisi les bornes 13 et 14 :
— si j´envoie du jus à la 13, et seulement à la 13, c´est la voie principale [P] qui est choisie ; toutes les commandes iront donc vers la voie principale (circulation, aiguilles, dételeurs...) ;
— si j´envoie du jus à la 14, et seulement à la 14, c´est tout le réseau secondaire [S] qui sera visé ;
— si j´envoie du jus à la 13 et à la 14 en même temps, c´est la partie [U] du réseau qui est choisie, ses locos, ses aiguilles, ses accessoires...
En pratique : pour tout remettre à zéro, j´appuie sur [CLEAR]. Pour “envoyer du jus” à la borne [13] (par exemple), il me suffit d´appuyer sur la touche [13] de la télécommande. Ce qui active le réseau [P] principal. Pour le supprimer, ce “jus”, je réappuie sur la touche 13. J´appuie maintenant sur [14] pour sélectionner le réseau [S] secondaire. Si maintenant j´appuie sur [13], c´est les locos du dépôt qui fonctionnent... [CLEAR] : remise de tout à zéro... (Les touches [13] et [14] pourraient être munies d´un petit autocollant “P” et “S”... mais non, on fera beaucoup mieux plus tard !). Vous trouverez plus bas un petit tableau qui résume les quatre possibilités.
Chaque carte d´alimentation, ou de commande d´aiguilles, ou d´accessoires, devra comprendre ce code à quatre positions pour ne réagir que si les bornes [13] et/ou [14] envoient un courant destiné à cette carte : par exemple, la carte “alimentation du réseau principal” ne réagira que quand [13] sera active mais pas [14]. La carte “aiguillages et dételeurs du dépôt” ne réagira que quand [13] et [14] seront actives. Et caetera...
Comment se comporte une borne “active” ? Exemple de la borne 14 : quand on a appuyé sur la touche [14] de la télécommande, une petite led rouge s´est allumée, à titre de rappel, sur la carte Velleman à la position 14 et la borne [14] de la barrette de dominos fournit du courant (de la masse, du “zéro volt”, pour être précis). Si une ampoule (ou un relais, etc.) sont branchés entre la borne [14] et le “plus”, ils s´allumeront ! Quand on appuie sur [CLEAR] ou une seconde fois sur la touche [14], la led de rappel 14 s´éteint, la borne [14] ne fournit plus rien (on dit qu´elle est “en l´air”), l´ampoule ou le relais branchés entre la borne [14] et le “plus” se reposent. Voilà ci-dessous deux schémas correspondant à cette situation :
À gauche, la borne [14] est inactive (“en l´air”), une p´tite lumière témoin branchée entre [14] et le “plus” est éteinte. À droite, la borne [14] est active (à la masse) : une diode branchée entre [14] et le “plus” est allumée. Je vous suggère de faire maintenant des essais avec votre propre carte Velleman et de vérifier que vous avec tout bien pigé...

Première solution : avec des relais électromécaniques
J´avais promis que cette première séance de “multiplication des touches” aurait lieu uniquement avec des relais électromécaniques — afin de me réconcilier avec “les anciens”, quoique je ne sois pas un partisan de ces engins bruyants, chers et encombrants. Mais j´avoue que leur fonctionnement est si simple pour tous ! Rien ne vaut, pour bien comprendre, un bon vieux contact ouvert ou fermé...
Sur le schéma ci-contre, c´est un relais qui remplace donc la p´tite lumière entre [14] et “plus”. Ce relais possède une bobine. Quand cette bobine est alimentée par du “plus” d´un côté et la masse de l´autre, c´est-à-dire quand la touche [14] a été enfoncée, elle est excitée, le relais se ferme et du courant peut passer entre le contact “commun” et le contact “travail”. Le “commun” étant relié au “plus”, une p´tite lumière branchée entre “travail” et masse va s´allumer !
Si on rappuie sur [14] ou si l´on appuie sur [CLEAR], la borne [14] repasse “en l´air”, ne fournit plus rien, la bobine se met au repos, un contact est fait entre “commun” et “repos” : la loupiote s´éteint...
Branchons maintenant un second relais ! Le premier était activé par la borne [14], ajouons un relais activé par la borne [13]. Si ce montage se trouve sur une carte destinée à animer la partie [S] de notre réseau, chemin de fer secondaire, alors elle devra réagir à la touche [14] mais pas à la touche [13]. D´accord ?


Etat de
la borne
13
Etat de
la borne
14
Carte et
réseau choisis
inactif inactif
aucune*
inactif actif
secondaire
actif inactif
principal
actif actif
utilitaire
* pour le moment ;¬)
Si vous n´êtes pas encore d´accord avec moi, voyez le petit tableau ci-dessus ; il montre comment l´activation ou l´inactivation des deux bornes [13] et [14] commande une réaction parmi quatre possibles. Dans le cas du réseau secondaire [S], [13] doit être inactif et [14] actif. C´est un cas seulement sur les quatre.
Si vous êtes des saints-thomas, vous pouvez vérifier ci-dessous (cliquer pour voir le schéma en vraie grandeur) que la loupiote d´une carte prévue pour un réseau “secondaire” ne s´allume que dans un cas, et reste éteinte le reste du temps :

Retournez au schéma D ci-dessus : le relais 13 branché sur la borne [13] qui est “en l´air”, inactive, reste inanimé, son inverseur est “au repos”. Sur ce contact “repos” on trouve la même chose que sur le contact “commun”, c´est-à-dire du “plus” 12 volts.
Le relais 14, en revanche, branché entre le “plus” et la borne [14] qui est active (à la masse), est animé, son inverseur est “au travail”. Sur ce contact “travail”, on trouve la même chose que sur le contact “commun”, c´est-à-dire du “plus” 12 V venant du relais 13.
À la sortie “travail” du relais 14, on a branché notre p´tite loupiote témoin : et... oui, elle s´allume ! Les cartes “secondaires” (alimentation, aiguilles, dételeurs...) ne réagiront que dans ce cas — c´est-à-dire 14 actif, 13 inactif... Toutes les autres cartes (réseau principal, dépôt...) ignoreront les ordres envoyés.
 
Addendum. — Un peu de jargon par là-dessus, pourquoi pas ? On a créé un codage sur deux bits (le bit 13, le bit 14) pouvant être chacun soit à 1 (actif) soit à 0 (inactif) — c´est un codage binaire. La carte, grâce à deux contacts montés en série, décode une des quatre positions possibles. Pour la carte [14], le code est “14 et non-13”. C´est tout, et oubliez vite ce que je viens de vous dire ;¬))) T.T.T.
Mai
2003.

Ptitrain, l´e-magazine du train éclectique... — Directeur de la publication : Christophe Franchini.
Rédacteur en chef : Jean-Denis Rondinet. — Rév. 08/05/2007 18:42