Question posée sur la liste Ptitrain |
56501 Olivier
JANON. Suite à un article paru dernièrement
sur la bonne manière
d´abaisser la tension d´alimentation d´un moteur à courant continu [N.D.L.R. : il
s´agit du diviseur de Grimaldi, qui sera bientôt
aussi célèbre que le pont de Graetz ],
j´aimerais
savoir s´il existe un moyen facile de déterminer le bon voltage d´un moteur inconnu.
J´ai récupéré un lot de petits moteurs que j´aimerais utiliser pour
de futures constructions aussi intégrales que miséramodélistes, et je n´ai
aucune idée de leur alimentation. Merci d´avance pour vos éventuelles réponses.
Longue vie à Ptitrain ! Un futur miséramodéliste.
56514 Robert BREMOND. L´oreille et
le flair sont déjà une bonne base de départ. Quand je tombe sur un moteur inconnu,
je l´évalue déja à sa taille, qui donne une idée de sa puissance.
Ensuite je le teste avec une pile de 1,5 volt car beaucoup de moteurs de récupération
sont des moteurs de jouets fonctionnant avec une ou deux piles bâtons.
S´il ne tourne pas (et que le bobinage n´est
pas coupé) j´utilise pour le test une alimentation avec réglage de tension et
affichage du courant pour déterminer à quelle tension il commence à tourner ;
en général sa tension de travail est 5 fois cette valeur, à vérifier
toutefois en faisant le produit tension x courant pour voir si la puissance obtenue n´est
pas farfelue (un moteur de 3 cm qui consommerait 100 watts, c´est louche). Un autre
test associé est le bruit que fait le moteur en tournant, il doit correspondre à une
vitesse de rotation d´environ 3000 tr/mn (3000 hertz). Si le son est très
aigu, c´est clair qu´il est suralimenté.
Si on a déjà des moteurs connus, on
peut aussi travailler par comparaison avec ceux-là (tension, courant, vitesse). C´est
une recette empirique basée sur mon expérience perso.
56516 Jean-Claude GRIMALDI Voici plusieurs
méthodes, à partir de la plus empirique, selon les enjeux et le matériel dont
on dispose, l´objectif étant de détecter à partir de quand, soit le circuit
magnétique sature, soit le collecteur fait des étincelles et de vérifier ensuite
que le moteur ne chauffe pas trop.
L´alimentation :
Pour faire varier la tension, l´idéal est d´avoir une alimentation variable suffisamment
puissante pour que le courant dans le moteur ne la mette pas à genoux, avec le
risque de griller un potentiomètre bobiné (cher) si c´est le seul élément
de variation.
Dans le montage
de réducteur de tension que
j´ai indiqué il suffit de remplacer les deux résistances par un potentiomètre
(de 4 à 20 kohms, ce n´est pas critique) pour disposer d´un variateur
réglable que l´on peut alimenter avec un transfo-redresseur ou une batterie. Pour éviter
les courts-circuits, mettre une ampoule de voiture en série avec le moteur.
Le
matériel de mesure :
Au moins un voltmètre, si possible un ampèremètre, l´idéal étant
un oscilloscope (divers montages et logiciels sont gratuitement disponibles sur Internet pour transformer
un P.C. en un oscillo rustique qui suffirait ici) avec une alimentation hachée.
Le
mode opératoire :
1) Pour les plus misérables. —
Augmenter la tension d´alimentation tant que le moteur continue à accélérer,
sans faire d´étincelles sur le collecteur (ne jamais atteindre le point où l´étincelle s´enroule entre
plusieurs lames du collecteur) et sans faire de bruit suspect. Lorsque l´on pense que le point
maxi est atteint, laisser le moteur tourner en vérifiant qu´il ne chauffe pas trop.
2) Un peu mieux. —
Ajouter un ampèremètre en série avec le montage et arrêter d´augmenter
la tension si le courant croît non linéairemement (ce qui signifie, soit qu´il
y a amorçage sur le collecteur, soit que le circuit magnétique commence à se
saturer).
3) L´idéal. —
Mesurer le courant et la tension à l´oscilloscope en alimentant le moteur en courant
haché.
Observer la tension résiduelle du moteur
entre deux impulsions du hacheur. Tant que le
circuit magnétique n´est pas saturé, elle est proportionnelle à la vitesse
du moteur, quand celui-ci sature, elle n´augmente plus ou décroît. Mesurer alors
la tension efficace avec un voltmètre à aiguille. L´oscillo permet également
de voir lorsque le collecteur commence à créer des courts-circuits entre
lames. Cordialement, Jean-Claude.
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 À
gauche, une tension fournie par un transfo Fleischmann, simple redressement double alternance. Vue
à vide (1).
 À
droite, même situation mais avec un moteur en fonction ; on voit entre deux impulsions
la tension résiduelle du moteur.
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