Que les claviliphiles ou les ferrocloutivipathes (s’ils sont malades) lèvent
le doigt ! |
Clous d’identification des bois sous rails |
Les bois sous rails (traverses) ont, au cours du
temps ou en fonction de leur utilisation, des caractéristiques différentes, essences
de bois, traitements, dimensions.
De ce fait, chaque traverse doit être identifiée
par des marques distinctives réalisées soit par des marques en surface, soit par la
pose de clous marqués.
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Trois clous de marquage : écartement
(40 pour 1440), année (51 pour 1951) et atelier (BC pour Beynay, dans le Rhône). |
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Cet article a pour but d’essayer de regrouper les
informations concernant la signification des clous d’identification dont la liste est donnée
plus loin. Ces informations sont malheureusement incomplètes et de nombreux points restent
sans réponses.

Rappel de quelques notions concernant les traverses
Au début du chemin de fer, il y eut des dizaines
de compagnies qui fusionnèrent entre elles pour donner les grandes compagnies, Nord, P.O.,
Est, Ouest, P.L.M. et Midi. La S.N.C.F. fut créée à partir de ces compagnies
le 31 août 1937.
Les premières voies ne reposaient pas sur
des traverses mais sur des dés en pierre, en maçonnerie ou en fonte. L’utilisation
du bois comme support devient effective à partir de 1837. Elle est due à l’initiative
de Marc Séguin, inventeur de la chaudière tubulaire et constructeur de la première
ligne de Saint-Étienne à Andrésieux.
L’intérêt de la traverse a longtemps résidé
dans son poids relativement faible, sa robustesse dans la manutention et les déraillements, son
adaptabilité à tous les types de pose et de terrains, sa facilité de pose et d’entretien,
sa durabilité satisfaisante et ses possibilités diverses de réemploi.
Ses inconvénients proviennent du manque
d’homogénéité du bois qui fait que sa longévité est
irrégulière, de l’entretien qu’occasionnent les détériorations
mécaniques, physiques ou biologiques qu’elle subit.
Quels que puissent être ses avantages, la traverse
en bois ne cesse de régresser en raison de la fermeture de nombreuses lignes et de l’utilisation
de traverses en béton. Jadis, l’importance économique de la traverse dans le
marché du bois n’était pas négligeable : en 1946, il y avait 4 400
fabricants de traverses (3 600 en chêne, 800 en pin). En 1951, la consommation annuelle
de traverses a été de 5 400 000, pour tomber en 1981 à 1 123 000
pour 600 fournisseurs.
Le bois utilisé pour la fabrication est un
bois de troisième choix, provenant de grosses branches, de surbilles ou de grumes de qualité inférieure.
Les essences utilisées sont : les chênes rouvres ou pédonculé (les
spécialistes apprécieront) à l’exception de tout autre, le robinier (acacia),
le hêtre abattu hors sève entre le 1er novembre et le 31 mars, le charme et
l’orme.
Ces bois peuvent provenir de futaies, de taillis
ou de bordures, d’où la grande hétérogénéité de la
traverse dans la résistance et la longévité.
La longueur normale est de 2,60 m mais elle
peut être de 2,40 m et 2,25 m. Les sections sont de 0,26 m x 0,15 m jusqu’à 0,20 m
x 0,12 m.

Les bois exotiques
Pendant 50 années, de 1921 à 1972,
des traverses en bois exotiques ont été fournies par le Consortium forestier et maritime
des grands réseaux (C.G.R.) qui devint le Consortium forestier et maritime (C.F.M.) à la
création de la S.N.C.F. et par de très rares scieries privées.
Les premières essences utilisées étaient
au nombre de 58 mais à l’expérience ce nombre a été ramené à un
vingtaine, toutes ces essences ont un numéro repère : 1 ozouga, 2 alep,
4 eveuss, 5 tali, 6 bilinga, 7 kévazingo, 9 azobé, 15 dina,
18 lroko, 22 douka, 23 movingui, 24 miama, 25 coula, 26 padouk, 28 oboto,
29 ebontzock et 30 palétuvier. Jadis ce numéro était reporté sur
la traverse au moyen d’un clou.

l’entaillage
Au siècle dernier, le terme sabotage était
employé pour la pose du rail double champignon sur coussinet et le terme entaillage pour
la pose du rail Vignole sur patin. Les entaillages ont évolué au cours du temps en
fonction des différents profils de rails utilisés et des nouveaux systèmes de
fixation.
Il existe actuellement 111 entaillages différents
qui peuvent être réalisés en 8 écartements : 1435, 1437, 1440,
1445, 1450, 1455, 1460 et 1465 m soit près de 880 possibilités différentes théoriques.
On peut distinguer quatre types :
avec entaille horizontale pour la pose DC, les trous ne sont pas percés ;
avec entaille inclinée au 1/20e pour pose de rail Vignole rigide avec attache élastique ;
avec entaille horizontale pour selle inclinée au 1/20e pour rail Vignole rigide ;
avec entaille inclinée au 1/20e pour pose rail Vignole avec attache élastiques
(Griffon ou Nabla).
Chaque entaille a un symbole de repère ;
toutefois, il n’est pas prévu de clou pour indiquer le type d’entaillage. La position
des entailles assure l’écartement des rails qui varie de 1,435 m à 1,465 m.
l’écartement est repéré au moyen d’un clou, les traverses de raccord
permettant la jonction entre deux écartements ne sont percées que d’un seul côté,
l’autre l’étant au moment de la pose. |