Tout sur le BalBid...
  L´idée est née sur la liste Ptitrainmatique, sous la plume de notre ami Christophe Beuret (messages n° 2169, 2172, 2178).

“J´ai besoin d´un “bloc automatique lumineux (B.A.L.) fictif”. Fictif — parce que le réseau est modulaire et qu´il n´est pas possible de savoir si le train quitte réellement le canton... mais, pour le réalisme, je voudrais quand même que les feux (rouge, jaune, vert) soient activés par le passage du convoi.”
Ce besoin de réalisme (on parle même d´atmosphère) au niveau de la signalisation est évident — quoique jamais énoncé nulle part et concerne tous les petits et moyens réseaux (P.M.R.), voire les dioramas : on ne lance jamais en ligne une floppée de trains — pour la bonne raison qu´on n´a pas la place d´aligner les quatre cantons (minimum !) nécessaires à un véritable block-système...
Et quand on dit “quatre cantons”, on est encore gentil : un bloc compact avec des cantons trop petits conduit à une exploitation grotesque, dans le style des réseaux “germaniques” qui sont exposés dans les salons et où, traditionnellement, un “Intercity” du 3e millénaire est rattrapé tous les 200 centimètres par une vapeur “Bavaroise” flambant neuve roulant à 150 km/h et stoppant net au rouge...
Pourtant quel dommage pour les susdits “P.M.R.” de ne pas donner vie à une belle cible lumineuse ou bien à un beau signal mécanique animé par du fil à mémoire...
Mais Christophe (en bon ptitrainiste !) ne se contente pas de poser des problèmes, il en amorce aussitôt une solution...

    “L´idée serait d´avoir comme état stable le signal au vert [1]. Dès qu´il passe le signal, détecté grâce à une pédale (ou un I.L.S.* ou un faisceau infrarouge...) le train le met au rouge [2] pour une durée de 20 secondes (par exemple ; cette durée sera réglable si possible).
“Puis le signal bascule automatiquement au jaune [3] pour 20 autres secondes, et enfin (quand le train est censé s´être suffisamment éloigné) il revient à son état stable, c´est-à-dire au vert [1].
“De plus, il faut évidemment que, si un autre train refranchissait la pédale alors que le signal est au jaune, il repasse au rouge et que recommence la séquence.
“Le Meccano électronique m´a déjà apporté une partie de la solution : si j´ai deux montages de “minuterie universelle” mst555a avec de bonnes valeurs de résistance et condensateur, et que l´une des deux travaille deux fois plus longtemps que la première, il me reste plus qu´à avoir un système logique ensuite du style :
  si les minuteries sont toutes les deux enclenchées, alors feu rouge ;
  si l´une ou l´autre (et c´est forcément celle qui dure le plus longtemps, puisque les deux sont déclenchées ensemble) :
  alors feu jaune ;
  sinon feu vert.”
Là-dessus, les ingénieurs et les ingénieux de la liste se grattèrent la tête, énoncèrent des vérités, lancèrent des pistes (certaines fausses !), échangèrent des idées...
Quelques semaines plus tard, un prototype opérationnel voyait le jour ! Jidé dessina le schéma, Alain Mionnet le corrigea, et Doc Toofoo fut employé à ce qu´il sait le mieux faire, trouver des noms de baptême amusants — le “BalBid” (bloc automatique lumineux... bidon !) était né.
Voici une possibilité, donc, de résoudre le problème de Christophe. On y trouve les deux monostables ( “minuteries”) et la logique qu´il avait devinée. Parce que certaines fonctions (entrées et sorties complémentaires) n´y sont pas incorporées, on a abandonné notre brave temporisateur 555 au profit du circuit intégré CMOS “double monostable redéclenchable” 4538 et la logique de sortie (“et”) est simplement confiée à deux diodes, comme dans les temps anciens de l´électronique (fin des années 1950)... Quand le train passe sur la pédale, cela déclenche les deux minuteries, l´une pendant 40 secondes (appelons-la A40, en bleu sur le schéma), l´autre (appelons-la B20, en jaune) pendant 20 secondes (ces durées sont déterminées par les couples résistance-condensateur R1-C1 et R2-R3-C2 respectivement ; on peut choisir d´autres valeurs pour allonger ou raccourcir la durée. La formule de calcul sera donnée plus tard).
 R1, R2, R3
 R4, R5, R6
 R7
4,7 MΩ
4700 Ω
100 kΩ
 C1, C2
 C3
 IC1
4,7µF tantale goutte
0,1µF
4528 ou 4538
 D1, D2
 3 leds RJV
 alim 12 V
1N914 ou 1N4148
basse conso (2 mA)
alim 020
Pour visualiser sans maths les trois phases, dessinons l´équivalent logique sous forme de contacts électriques, des bons vieux contacts comme ceux des relais... Ce schéma sera décortiqué dans une prochaine page, surtout à cause du fonctionnement du feu jaune, qui demande des explications complémentaires dues à la présence et au rôle des deux diodes... (Mais cette compréhension intime n´est pas indispensable à l´utilisation du BalBid !...)
[1] Les deux minuteries A40 et B20 sont au repos = la lampe verte est allumée.
[2] Passage sur la pédale = les deux minuteries sont actives = lampe rouge allumée.
[3] 20 sec plus tard = la minuterie B20 s´est remise au repos, mais A40 reste active = lampe jaune allumée.
[4] 20 sec plus tard = A40 s´est remise au repos, retour à [1].
Répétons bien que ce circuit est destiné à “simuler” le fonctionnement d´un B.A.L. réel ; en aucun cas il ne protège réellement les convois ni ne détecte un wagon décroché ! En revanche il est donc compatible avec toutes les alimentations présentes et à venir, continu, alternatif, digital, et même locos à moteur à ressort
On a utilisé des leds basse consommation mais une version du BalBid avec des amplificateurs de sortie qui piloteront des leds normales, des ampoules, des relais ou même directement des fils à mémoire est en cours de tests, elle sera bientôt publiée.
   
L´ensemble des composants vous reviendra à moins de deux euros. Quant à la taille du circuit à base de bandes cuivrées**, on peut sans trop d´efforts (mais avec les conseils de Ptitrain !) la réduire à celle d´une pièce de la même prestigieuse monnaie , qu´on pourra cacher à pied d´oeuvre directement dans le décor du circuit ! Si jamais cette idée enthousiasmait les foules, une version sur C.I. ultra-miniature pourrait même être envisagée, nous dit-on...
À suivre, des explications détaillées pour les curieux et les bricoleurs...

* I.L.S. (interrupteurs à lame souples magnétiques) et pédales de voie ont été présentés dans Ptitrain, pages la Techno facile. Dans la même série, tout sur les diodes lumineuses (leds). La “minuterie universelle” dont parle Christophe est visible aussi sur nos pages Meccano électronique.
** L´utilisation de circuits à bandes perforées cuivrées sera bientôt expliquée dans notre magazine. Quant au fil à mémoire, c´est à voir chez Jacques Le Plat ou chez Jidé...

Note — Les textes ci-dessus n´engagent pas la responsabilité du magazine Ptitrain. ni celle de leurs auteurs, ni celle de personne !

Ptitrain, l´e-magazine du train éclectique... — Directeur de la publication Christophe Franchini.
Rédacteur en chef Jean-Denis Rondinet. — Rév. 11.12.2002 15:39