État des lieux

Après quelques semaines de travail, je sens déjà quelques doutes qui m´assaillent.  Indépendamment du plaisir de pétrir de la matière, de combiner les couleurs, de mettre (enfin !) en scène des recettes auxquelles je pense depuis très longtemps, je ne peux que m´interroger sur le devenir de tout cela... Oui, oui ! je m´interroge beaucoup — penseront certains —, et je n´avance pas vite... oui ! mais je suis ainsi fait et je ne me forcerai en aucune manière à adopter une autre attitude... alors allons-y !
Est-ce que c´est la bonne voie ?
Méthodes de travail
Tout d´abord, avoir son atelier, même de taille modeste, est un luxe extraordinaire. On peut laisser les outils et les modèles dans l´état sans avoir à ranger, on peut venir bricoler même pour une petite demi-heure, etc. Moi qui ai commencé à “modéliser” dans mon appartement parisien et qui n´avais réussi qu´à faire un diorama plus que moyen, je ressent la différence au quotidien.
Depuis que je ne travaille plus, j´ai évidemment plus de temps à consacrer à ce hobby. Toutefois, je me vois mal passer 8 heures par jour dans mon atelier. Mon rythme actuel serait plutôt de 2 à 4 heures par jour, et pas tous les jours. Pendant la sieste de ma fille (1 h 30), je bricole et fignole le décor, du moment que cela ne fait pas de bruit. Le soir, vers 18 h, je sors scie sauteuse et perceuse et je fais le maximum de travaux salissants et bruyants et le soir, tard, je fais de la technique : digitalisation, modification de matériel.
Alors que, les premiers jours, j´avais tendance à descendre à l´atelier tête baissée avec l´idée de trouver quelque chose à faire, maintenant, je planifie les travaux à entreprendre et je me donne un temps maximum pour réaliser chaque tâche. Cela me rappelle mes années étudiantes où je me forçais à réviser vite et rédiger rapidement en prévision des examens... et puis, ça me libérait pour pouvoir faire ensuite autre chose que réviser ;¬)
Choix du thème et de l´époque

Dans ma précipitation, figurez-vous que je n´ai pas couché sur le papier mon projet de façon précise. C´est impardonnable et, surtout, ça fait perdre un temps fou ! Il est indispensable d´établir les grandes lignes du projet comme l´époque, le style de gare et de trafic, le climat (donc l´époque de l´année), l´éventuelle particularité de la représentation, etc.
A l´heure où j´écris ces lignes, je n´ai toujours pas fait ce travail et mon coeur balance encore entre une époque III (compagnie privée, loco 030, rames courtes, rames MV, correspondance SNCF, etc.) et une époque V chère à mon coeur (compagnie privée, loco rachetée donc de toute provenance, rames marchandises, correspondance SNCF, etc.).

Vous remarquerez tout de même que je tiens à créer une compagnie privée. Car à mes yeux, cela n´a que des avantages. Jugez plutôt :

  1. Vous réalisez la livrée que vous souhaitez. À vous, la repeinture de vos modèles !

  2. Vous utilisez le matériel roulant que vous voulez, même s´il faut garder une cohérence (pas de grosses locos pour un petit trafic, pas d´électrique sur voie non électrifiée).

  3. Vous établissez le courant de trafic dans votre réseau, et organisez un échange avec la SNCF, qui sera représentée par un simple faisceau de voies.

  4. Vous inventez vos propres règles d´exploitation et même, si ça vous chante, votre propre signalisation.

Bref, c´est la liberté ! Et ce principe peut être appliqué à toutes les époques, même et surtout l´actuelle ! Dans les prochains jours, je vais donc me concentrer sur la rédaction d´un cahier des charges en quelque sorte, qui racontera l´histoire de cette compagnie, son présent et son avenir... Cela permettra d´établir une cohérence et une justification à tout mouvement de machine ou de trafic sur le réseau. Loin d´établir une contrainte, c´est tout le sel du modélisme ! En attendant, voyons les quelques travaux entrepris depuis le début...

À suivre : travaux réalisés...


Notes. — Je ne reviendrai pas sur les avantages multiples que représente la création d´une compagnie privée fictive... mais remarquez combien cela peut être enrichissant, amusant et justifiant ;-) Et comme cette compagnie doit échanger des wagons avec la “grande” compagnie, vous ne vous privez pas du plaisir de faire circuler vos rames SNCF (ou CFF ou DB)... Chris.
Février
2002.
Ptitrain, l´e-magazine du train éclectique. — Directeur de la publication : Christophe Franchini.
Rédacteur en chef : Jean-Denis Rondinet. — Rév. 05/15/2002 19:29