L´archivage numérique
des documents (1)
Pourquoi faire ?
Certes pas pour “pirater” ou “photocopiller” nos chères sources ! Chères, elles le sont à nos coeurs et à nos porte-monnaie mais le choix est simple : c´est payer ou, un jour, n´avoir plus rien à lire.
Modélistes ferroviaires francophones, nous sommes un tout petit monde et cela explique, dit-on, le prix de nos documentations ; le bon côté du microcosme, c´est de connaître personnellement beaucoup des auteurs de livres et éditeurs de magazines et donc de ne pas vouloir leur nuire.
Donc définitivement, notre intention n´est pas de voler.
Elle est de traduire, à notre seule attention ou “dans le cadre du cercle de famille”, des dizaines de kilos, des caisses entières de livres, fiches et magazines stockés actuellement en cave, grenier, étagères... introuvables quand on en a besoin... et impossibles à feuilleter “du gras du pouce” à la recherche d´une photo — dont on est pourtant sûr qu´elle a paru dans Loco-Flash en 70... ou dans Raillissimo en 72... enfin dans ces eaux-là...
De les traduire, ces docs, sous une forme infiniment portable, quasi immatérielle, par exemple un bout de disque dur ou un simple DVD...
Qui n´a pas, dès que les scanners sont devenus des objets de consommation courante, décidé de copier sa collection de Rail miniature actualité... mais très vite oublié ce projet devant le temps passé à la manipulation :
1° du papier proprement dit (reliures précieuses, hélas à écraser ; recto-verso par retournement du magazine ; attente d´une minute (grand minimum) que le “bzzzzzz” du moteur du scanner ait fait son aller-retour...) ;
2° de l´info ensuite (numéroter les pages, couper les pages de pub...) ;
3° des documents numérisés ensuite (“nettoyage” indispensable de l´image, avec traitement séparé des textes (noir et blanc) et des images (à détramer, recadrage, mise à l´horizontale, mise à l´échelle)...
Pour m´être coltiné le catalogue du R.M.A. (et encore, une partie seulement), je sais que la tâche n´est pas humaine — on verra si et comment Google s´en sortira, qui a pour projet de numériser tous les textes de la planète 
Comment s´y prendre ?

Oublier le scanner au profit de... notre appareil photo numérique  !

 

Sa définition est bien suffisante pour notre but (1200 pixels de large est la taille que nous avons choisie en définitive pour une double page de magazine, un bon vieux "deux mégapixels" suffirait donc à la tâche).
Il peut facilement être placé sur un support gratuit ( ici un bras en bois collé, fixé provisoirement par un serre-joint) “maison”.
Un éclairage non professionnel (ici un spot halogène de 300 watts bradé dans un hypermarché de bricolage) est utilisable pourvu que...
 

1° la lumière soit dirigée vers le document à 45 degrés (pour éviter les reflets) et les autres éclairages de la pièce y compris la lumière du jour, supprimés ;
2° et que des retouches (automatisables) aient lieu ensuite, la “température de lumière” n´ayant pas les qualités requises.
Voici l´appareil en place , et le spot allumé (au dernier moment, et avec l´interrupteur prêt à actionner, car ça chauffe !).
photo063 photo064
Sur la table de travail, un repère fixe est posé (ici c´est le sous-main vert) sur lequel le document devra toujours s´aligner en bas à droite : c´est sur ce repère que le zoom de l´appareil est réglé pour qu´on soit “plein cadre”.
 
C´est parti ! Le magazine est simplement feuilleté et photographié, en sept secondes pour une double page !
Entrons dans les détails : on n´a pas mis de glace pour écraser le doc, car aucun stratagème n´a permis dans ce cas d´en éliminer les reflets — et surtout que les sept secondes sont multipliées par quatre avec une glace ! On se contente de bien aplatir le magazine, qui ne se rebelle normalement qu´au bout de quelques secondes... Dans les plus mauvais cas, je place une barre lourde et peu large (règle carrée en acier), verticalement, au niveau des marges intérieures (elle est donc prise en photo elle aussi). Après tout, la non-planéité du doc, qui serait vitale pour une reproduction de qualité, ne nous concerne pas pour un banal archivage “basse définition”, et la distance de photographie est suffisante (un mètre environ, on ne fait pas ici de macrophoto) pour que la profondeur de champ soit grande, bénéficiant aussi de la lumière en quantité. C´est cette même distance qui rend heureusement inutile le détramage, même pour des vieux magazines tirés en typo avec des clichés zinc à trame grossière.
Pour la même raison, l´horizontalité absolue des lignes de texte des deux pages n´est pas recherchée avec rigueur (ce serait à respecter pour la R.O.C., reconnaissance optique des caractères, dite aussi O.C.R.), ni même l´échelle 100 % exacte — il n´est pas question d´utiliser notre archive pour avoir, dans le cadre d´un projet modéliste, le plan coté d´une locomotive, ou pour découper la rotonde “type G” dont Loco-Revue nous a fait récemment cadeau dans le cadre d´un clapage gratuit...
En revanche, les couleurs nous sont utiles, à nous modélistes, et même indispensables (souvenez-vous : qui aurait trahi les verts originaux de la BB-9004 de Roco, le fabricant ou les magazines ? — ce fut le grand débat du printemps )  ; de nos jours les “photoscopes” sont devenus assez fidèles sur ce plan  ; de plus, lorsque nous réglerons notre logiciel de retouche, c´est avec le document original en main que nous fignolerons ce respect des couleurs, les photos ayant priorité sur le texte.
Pages suivantes
Doc
Toofoo

Propos recueillis par Jidé, en octobre 2005.


N.-B. — Toutes les photos sont © Doc Toofoo pour Ptitrain.
Rail miniature actualité
, lancé en 1962, et reproduit en haut de page, était en même temps le fils de l´Indépendant du rail et le père de R.M.F.
Ptitrain, l´e-magazine du train éclectique... — Directeur de la publication : Christophe Franchini.
Rédacteur en chef : Jean-Denis Rondinet. — Rév. 4-10-2005 19:39