par Alain Fraval
Résumé. — La ReFeRe se félicite de la mise en service, pour relier entre elles ses diverses implantations, de glisseurs porteurs de wagons et/ou de trains entiers. Cette avancée significative de l'intermodalité ferronavale s'inscrit dans le cadre du développement durable. Il est suggéré au reste du monde d'en prendre connaissance et de la graine.
Mots-clés : Technologie — Transports — H0e — Modèle — Grandes inventions du XXIe siècle — Lévitation — Sports de glisse — Barge – Barje.
Abstract*. — The ReFeRe welcomed the entry into service to link up its various locations, riders carrying cars and / or trains integers. This significant improvement of intermodal ferronavale falls within the framework of sustainable development. It is suggested that the rest of the world to read and of the seed.
Keywords: Technology — Transportation - H0n3 - Model - Great Inventions of the twenty-first century - Levitation- Sports — Gliding - Barge - Barje.

* Trad. Google, sauf le H0.

Soit un grand lac, un large estuaire, voire un bras de mer. Ce n´est pas ça qui arrête le chemin de fer : à défaut de pont (ou de tunnel), le train empruntera un navire, ferry boat (navire à coque) ou barge (à fond plat). Équipé(e) sur son pont d´une ou de plusieurs voies parallèles — et de dispositifs pour bloquer les wagons. Dès 1850, des barges à vapeur (à roues à aubes) transbordent des wagons d´une rive à l´autre du Firth of Forth (Royaume-Uni).
Photo 1. — Le Solano, le plus grand ferry boat du monde,
traverse l'embouchure du Sacramento en Californie (1881)
En illustration d'un article de L. Baclé. La Nature, 9(1), 1881.
La barge est souvent présente sur les réseaux des modélistes nord-américains, parfois mobile, le plus souvent en décor fixe, aboutée à un pont flottant au bout d´un quai ou d´une jetée. Cet engin, rare sous nos climats, est pourtant un dispositif capable de donner à un réseau microferroviaire une dimension supplémentaire, une superficie illimitée, et d´en multiplier les possibilités de jeu.
À ma connaissance, il y a fort peu de barges dans le commerce (même aux States). On aura donc le plaisir de construire l´engin et, tant qu´à faire, on le fera mobile, qui roulera — entre terminaux - sur un plateau figurant classiquement de l´eau (style mer d´huile). Pour l´animer, on le munira d´un ou de deux moteurs, d´accus, des servos nécessaires ainsi que d´une télécommande ou d´un système de suivi de fil caché. À moins qu on dispose un bac rempli d´eau en vrai — ou d´une mare, en train de jardin. Dans tous les cas, on mettra au point un système d´arrimage et de jonction des voies.
L´adepte du mimo, du récupart, de la bidouille et du réseau anhydre collera des coupons de voie sur un couvercle de boîte en carton, sous lequel il cachera une petite bagnole chinoise télécommandée qu´il aura — à l´instar de Jidé — dégottée pour quelques euros dans une grande surface. Mais, ça n ira pas : Jidé l´a dit, ces petits engins roulent très vite et il faut installer un réducteur, ce qui est duraille. Bon, je sors de mon domaine de compétence (la preuve, j ai cherché en vain ladite bagnole…) et préfère vous aiguiller vers un exemple, soigneusement choisi.
La ReFeRe [http://www.afraval.info/refere] est une entreprise ferroviaire au 1/ 87, connue de beaucoup, mais je rappellerai quand même qu´elle transporte des voyageurs et du fret sur un archipel au milieu de nulle part. Sur chaque île (il peut s´agir de plates-formes artificielles), le réseau ferroviaire (écartement de 77,7 cm) résout tous les problèmes de transport, vite et bien. Mais entre les “îles” ? Les maintenir ferroviairement isolées aurait pu aboutir à l´éclosion de tendances autonomistes avec in fine des projets de passer à des écartements différents.
D´où l´avènement du glisseur, engin sur coussin d´air. La barge n est pas du tout adaptée en l´occurrence (pourtant barge sonne bien…), car ce n est pas que de l´eau qui baigne le pied des quais et murs de soutènement en concrete®. Ça peut parfois être de l´eau (turbide) mais, souvent on dirait plutôt du sel mouillé, de la vase, du naphte, du permafrost fondu — ou tout celaà la fois (c est le “complexe borboroïde” des académiciens).
Le glisseur est en substance une plate-forme parallélépipédique supportant la voie, soulevée et mue par un flux d´air finement réglé, généré par les turbines à axe vertical qu on voit protubérer (plus ou moins) sur les côtés du bâtiment.
Photo 2. — Appontement (automatique) du glisseur 6x6, sous l´œil émerveillé des accompagnants du wagon- trémie embarqué sur le 4x4 à cabine.
Le concept de glisseur a été annoncé dès le dévoilement du Double-Huit [refere/fev-06.html]. Le premier engin réalisé, à 4 turbines sustentatoires et cabine, très court (un wagon) est capable de se faufiler jusqu au pied de la Collerie [refere/tr-alb29.html]. Plus ambitieux — mais bâti un peu à chaux et à sable - —, le glisseur vert est capable d´emporter un train entier (loco + 2 wagons) grâce à ses 6 turbines ; il s aboute automatiquement au terminal.

Photo 3. — Le glisseur 6x6 vogue sur son matelas d´air, à l´aplomb de la Collerie, sous une de ces lumières toujours si particulières de ce lieu.
La direction de la ReFeRe est très satisfaite de cette mise en service. Les glisseurs imposent partout l´image du succès du transport ferroviaire intermodal et celle de la puissance du département R&D de l´entreprise. ReFeRe, est-il besoin de le rappeler, signifie “Réseaux Ferrés Réunis”. Réseaux réunis par des glisseurs, désormais, et non par les coups (bas) qui ont permis l´absorption de compagnies (préalablement mises à genoux) comme ont insinué de mauvaises langues ( depuis l´étranger).
Photo 4. — Un long convoi prend place sur le glisseur.
Le dernier wagon devra-t-il rester sur place ?
Mais revenons au 1/87. Les glisseurs présentés ici sont mobiles mais n´ont pas de moteur. J ai fait comprendre pourquoi plus haut. Ils se déplacent (sont déplacés) au ras du support (prévoir des jupes) sur toute surface plane de papier, de liner, de plexi, de géotextile, de film plastique (éviter la nappe à fleurs), de molleton de la même farine, de sable, de béton (du vrai), de verre, de bitume, et même de carton… Ou d´une imitation de plan d´eau mais c est bien plus difficile. À qui voudrait réaliser un glisseur qui glisse tout seul, je ne conseillerais pas de miniaturiser un aspirateur sur courant d´air (quoique, pour un réseau de jardin en bord de lac, à l´échelle I…), mais plutôt de se procurer un char d´assaut (télécommandé) de la bonne taille : sur une paire de chenilles, l´engin se mouvra plus comme il sied à un glisseur — et moins comme un camion.
Photo 5. — Un puissant moteur de modélisation livre l´image réduite à l´essentiel (et aérienne) du Double-Huit et de ses extensions prévues (rêvées) : un grand garage pour exposer (faire admirer) tous les wagons (en haut), une petite, mais très chiadée, installation isolée (en bas). Par convention, les engins moteurs sont en rouge, les automoteurs en mauve
[N.D.L.R. Alors que, pour faciliter le triage, les wagons de marchandises doivent toujours être violets ; ainsi, comme disent les professionnels, ils sont triés sur le violet.]
Photo 6. — Un dépôt de locomotives en forme de rotonde — disposition ridicule qui ne permet qu´à un seul glisseur d´opérer, un atavisme à déraciner. Une usine très Soveso menace un faisceau de voies. Tout est possible.
Voilà un engin original, une animation épatante… Pas seulement ! Barge(s) ou glisseur(s) ouvrent d autres perspectives : réaliser sans aiguillage toutes les manœuvres possibles (triage, retournement…), desservir des faisceaux de voies de garage (un problème soluble autrement), jouer les ponts tournants, relier des éléments disjoints (un ancien réseau au nouveau, le circuit principal à un diorama ou à un module à part, son réseau à celui du club…). Ou faire semblant. Ou encore laisser les manettes de la télécommande au jeune pendant qu on se concentre sur son T.C.O.
À vos crayons, à vos outils…
À cliquer pour en savoir plus : l´Album n° 30 [www.afraval.info/refere/tr-alb30.html] du site de la ReFeRe sur la Toile.
    Petite orientation internautique
Deux vues du monde réel : The New York New Jersey Rail et le TGV Est sur la Seine, en avril 2007.
Dans notre monde :
À Expométrique en 2002, sous la caméra de Ptitrain (en zéro), au Salon de Bordeaux en 2006, un ferry fonctionnel flottant (en H0).
Tout fait (ou en kit), à l´échelle N, chez Republic Locomotive Works et une petite barge Blue Jacket,
Une pièce de musée, le Solano (gravure en tête d´article) au 1/87.
En Lego !
Et enfin, en H0n3, le Lagunitas, par Dwight Ennis.
Minuscule orientation bibliographique
Anabel, le transbordeur dans les eaux de Port, p. 16 in L.H. Westcott : En train avec John Allen, Pro Rail International, Court -Saint-Étienne (Belgique), 1993.
Sur le réseau au 1/64 (Sn3) de la Pelican Bay Railway & Navigation Company, un ferry mixte à vapeur. Narrow Gauge and Dhort Line Gazette, 33(3), juillet/août 2007.
Alain Fraval, le grand architecte des Réseaux Ferrés Réunis (ReFeRe), professe un goût immodéré pour les situations invraisemblables, toujours décrites avec un luxe de détails et un humour froid qui comble d´aise le rédac chef de Ptitrain... En plus de son site, il a donc souvent participé à notre magazine, entre autres  :
 Bidonnages et autres pratiques modélistiques limites
 Le carton peut faire un carton
 Non loin de chez moi coule l´Yonne
 Mil neuf cent, année ferroviaire


Alain
Fraval

Novembre
2007.
N.-B. — Toutes les photos sont © ReFeRe/Alain Fraval pour Ptitrain.
Ptitrain, l´e-magazine du train éclectique... — Directeur de la publication : Christophe Franchini.
Rédacteur en chef : Jean-Denis Rondinet. — Rév. 19-11-2007 17:47