La “Télécommande du Troisième Type” (19)
Piloter les accessoires
Nous allons abandonner un peu les problèmes d´alimentation (auxquels nous reviendrons plus tard pour : a)  présenter une solution de décodage sans aucun relais ; et b) passer à une alimentation “digitale” qui permettra d´accepter des entrées de commande de ralentissement, d´accélération ou d´arrêt via des pédales ou autres détecteurs de circulation).
Pour alimenter un accessoire (dans notre premier exemple, ça sera une aiguille à fil à mémoire ou FÀM), il faut :
décoder l´information : vers quelle zone de notre réseau doit aller la commande ?
mémoriser l´information : il faut que l´accessoire reste en service même si on se désintéresse de lui !
amplifier l´information pour obtenir de la puissance.
1° Décoder
Je reprends bien sûr les données de mon propre exemple, que vous aménagerez à votre bon goût. Souvenez-vous que je veux piloter trois sections de mon réseau : voie principale ; voie secondaire ; voies utilitaires (usine, dépôt). J´ai pour cela réservé deux fils de la télécommande, le fil n° 13 et le fil n° 14.
Quand 13 et 14 sont actifs, alors c´est le réseau “utilitaire” qui est la cible des commandes ; quand 13 est actif et 14 inactif, c´est le réseau principal ; quand 13 est inactif et 14 actif, c´est le réseau secondaire ; accessoirement, quand 13 et 14 sont tous les deux à zéro, tous les réseaux s´arrêtent — c´est la position “déraillement catastrophique”... Cela est résumé dans le tableau ci-contre.  
Etat de
la borne
13
Etat de
la borne
14
Carte et
réseau choisis
inactif inactif
STOP TOUT
inactif actif
secondaire
actif inactif
principal
actif actif
utilitaire
Souvenez-vous aussi que, pour plaire à la fraction la plus rétrograde de l´auditoire , j´ai d´abord montré la possibilité d´un décodage tout-relais (qui a été appliqué à une carte alim). Nous allons aujourd´hui faire fi de ces réactionnaires et passer au tout-logique ! (Bien sûr, ces solutions sont rigoureusement les mêmes qui seront appliquées aux futures “cartes alim tout-logique”. Je dis ça pour les lecteurs pressés d´avancer tout seuls... )
Le décodage tout-logique est basé sur trois portes contenues dans des circuits CMOS 4011, des quadruples non-et (on dit aussi quadruples nand) [tels que Ptitrain les a décrits il y a peu dans la page 57 du Meccano électronique— NDLR]
Voyez ci-dessous le décodage nécessaire pour le réseau dit secondaire :
Tout d´abord, précaution : aucune porte CMOS ne doit jamais rester “en l´air” c´est-à-dire reliée à rien ! D´où les résistances “de tirage”, de forte valeur (220 kΩ) qui les relient à “quelque chose” (le “plus”) quand les fils 13 et 14 ne sont pas actifs (voir note 1).
Au point 13 de la sortie de la télécommande, on a un  (fourni par Velleman). La porte ic1c est un nand utilisé avec ses deux entrées (1 et 2) reliée ensemble, c´est-à-dire comme un simple inverseur ; sa sortie 3 présente donc un logique.
Au point 14 de la sortie de la télécommande, on a un (grâce à la résistance de tirage). La porte ic1d voit un sur chacune de ses deux entrées 5 et 6 ; elle donne donc un à sa sortie. Cette information passe à travers ic2c (encore une fois un non-et, avec ses deux entrées reliées ensemble) qui l´inverse : on obtient au final un au point C, en sortie du décodeur.
À cette sortie C, nous relevons donc l´information suivante : “le circuit secondaire est activé”. Une petite led 2 mA peut même s´allumer pour le signaler à l´opérateur...
N.-B. : Remarquez comment un petit circuit logique à un demi-euro, qui pèse zéro gramme et qui consomme zéro ampère remplace deux relais qui ont toutes les qualités inverses (en prix, encombrement et consommation)...
Voilà ci-dessous les mêmes portes logiques câblées pour répondre à des commandes dirigées vers le circuit principal (13 à ; 14 à ) :
... ou utilitaire (13 et 14 tous les deux à ) :
... ou bien, enfin, à la commande d´“arrêt absolu” (13 et 14 tous les deux à ) :


(1) En effet, par construction, la carte réceptrice Velleman (qui utilise des circuits ULN 2003 “à collecteur ouvert”) présente une masse quand on appuie sur une touche mais se met en l´air à l´état inverse : on doit donc la tirer vers le plus dans ce dernier cas. Ces “collecteurs ouverts” sont toujours déroutants pour le débutant qui attend toujours du plus pour le 1 et de la masse pour le zéro ;¬( En fait ils sont conçus pour piloter des lampes ou relais branchés entre la sortie de la carte réceptriceet le “plus”, relais qui se moquent bien d´avoir une borne en l´air quand ils sont au repos !
Ci-contre, le fonctionnement intime de la télécommance Velleman : quand vous appuyez sur la touche 4 (doigt à gauche), c´est comme si vous fermiez l´inter (doigt à droite) ; il y a de la masse sur la borne 4 ("active"), le relais est activé. Quand vous enlevez votre doigt la borne 4 ("inactive") n´est plus reliée à rien. Elle est en l´air. Pour un relais, c´est pas grave ; pour une porte CMOS, c´est embêtant...

T.T.T.
Novembre
2003.

À suivre...
Ptitrain, l´e-magazine du train éclectique... — Directeur de la publication : Christophe Franchini.
Rédacteur en chef : Jean-Denis Rondinet. — Rév. 08/05/2007 18:49