La “Télécommande du Troisième Type” (7)
Premier montage, un “walk-around”.
Aujourd´hui, on soude !

Cette page est encore destinée aux débutants. Que les autres prennent patience !
1° Coupures
Prenez en mains la plaque de bakélite et, en vous aidant du plan paru page précédente, marquez au stylo feutre tous les endroits où les pistes cuivrées doivent être interrompues. Il y en a six, et ils sont marqués d´un gros “H” vert sur le plan.
Attention : vous allez travailler sur la face cuivrée, c´est-à-dire à l´envers par rapport au plan ! Faites comme moi : imprimez donc le plan une fois à l´endroit pour vous aider à implanter les composants côté bakélite — et une fois à l´envers (votre logiciel d´impression appelle sûrement cela “impression en miroir”) pour vous guider dans les travaux sur la face cuivrée : coupures de pistes et soudures.
Ne vous trompez pas d´emplacements : j´ai numéroté les trous (de A à S et de 0 à 39), comme à la bataille navale ! Suivez bien le plan, ne vous précipitez pas !
Contrairement à d´autres, je préfère couper les pistes entre deux trous : on gagne beaucoup de place et, un jour, cela nous sera bien utile. J´utilise une mini-perceuse équipée d´une fraise : soit une petite sphérique, soit une fraise en forme de cône inversé.
Il vous faudra vérifier que la piste est bien coupée, ce qui est dur à voir à l´oeil nu. Vous devriez (c´est un conseil d´ami) contrôler que vous n´avez pas laissé un petit bout de cuivre. Si vous avez la chance de posséder un multimètre, utilisez-le en position “ohmmètre” : l´endroit où est la coupure doit présenter une résistance infinie. Si vous n´avez pas ce matériel [NOTE : un multimètre numérique s´achète dans les grandes surfaces pour moins de 10 euros aujourd´hui ; ne vous en privez pas ; pour nos besoins, il sera amplement suffisant. NDLR], fabriquez-vous une sonnettemaison (et gratuite fig. 7-1 ci-contre) : un bout de fil souple relié à une des sorties “alternatif” de votre transfo de train, une ampoule 12 volts comme vous en avez plein vos tiroirs, deux bouts de fil rigide, et un dernier bout de fil souple qui retourne vers l´autre sortie “alternatif”. Quand les fils rigides (que nous appellerons “pointes de touche” afin d´enrichir votre vocabulaire :¬) sont posés de part et d´autre d´une coupure de piste, l´ampoule ne doit pas s´éclairer. (Plus tard nous fabriquerons une sonnette sonore, bien plus pratique à utiliser.)
2° Straps
Maintenant, vous allez placer les cavaliers, les “straps”, qui joignent certaines pistes ; il y en a douze en tout, de taille différente. Façonnez-les dans du fil rigide, en forme de “U”, comme vous le feriez pour des mains-courantes de wagons... Placez-les au bon endroit (toujours la même mise en garde : ne vous précipitez pas, les erreurs seraient dures à corriger), pliez légèrement les pattes du côté cuivre, soudez, coupez l´excédent des fils.
Vous avez maintenant 24 soudures à votre actif ! Sont-elles belles ? Brillantes, bien coulées ? Sinon, réchauffez-les avec le fer à souder — le fil ne craint pas la chaleur ! Quand vous serez fier de vos soudures, testez-les grâce à votre “sonnette”...
3° Supports de C.I.
On va maintenant souder encore deux objets qui ne sont pas allergiques à la chaleur : les deux supports de circuit intégrés. Toujours pareil — on prend son temps, on ne se trompe pas d´endroit, car le dessoudage de ces objets à 16 pattes est presque impossible sans un outil spécial !
     Pas possible ici de plier les pattes pour empêcher ces supports de tomber quand on retourne pour souder : aussi, lors du soudage des premières pattes, on placera la plaquette de bakélite bien à plat sur la table (fig. 7-2 ci-contre), cuivre au-dessus, en s´aidant d´une cale, afin que les supports soient bien fixés au ras de la plaquette. Une fois qu´on a soudé quatre pattes de chaque support (une à chaque extrémité), il tient de lui-même pour le reste du travail.
Les 32 soudures de vos deux supports sont-elles “belles” ? Vérifiez bien, réchauffez-les si nécessaire. Puis testez à la sonnette que les contacts sont bons et qu´il n´y a pas de courts-circuits entre deux pattes (la lampe de la sonnette ne doit pas s´allumer quand vous testez deux pistes adjacentes — sauf évidemment si ces pistes ont été précédemment reliées par un strap !...).
4° Condensateurs, résistances
Vous êtes devenus des experts en soudage ! Prêts à fixer les deux condensateurs ? Ces composants ne sont pas hypersensibles à la chaleur, mais, bon, il ne faudra pas traîner quand même ! Normalement, une soudure prend juste le temps de compter calmement “un-deux-trois”...
Les condensateurs ont un sens : la gorge marquée “plus” ou “++++++++” doit être orientée selon notre schéma. Fixés dans le mauvais sens, les condensateurs exploseraient, avec une fumée blanche, un liquide visqueux, une odeur pestilentielle et des brûlures à la clé ! Si, si, c´est vrai, je ne plaisante pas ! Ça m´est arrivé plus d´une fois...
Formez les fils des condensateurs, enfoncez dans le circuit, tordez les pattes, soudez, coupez l´excédent des fils.
À partir de maintenant, n´utilisez plus la “sonnette” ! Elle pourrait faire griller des composants.
Placez et soudez la résistance R1 de 100 kilohms qui se trouve sur le circuit (les autres seront implantés dans le boîtier portable).
JiDé : Si je puis me permettre une remarque... Les résistances sont marquées d´anneaux de couleur (voir figure 7-3 ci-contre ) formant un code qu´il est quelquefois difficile d´interpréter quand on a (comme moi) des tendances au daltonisme : les marrons, les noirs, les oranges, d´une part, et les bleus, les gris, les violets d´autre part se mélangent parfois ; sachant qu´une erreur dans la lecture de ces couleurs peut conduire à la destruction du montage en cours, il vaut mieux vérifier à l´ohmmètre en cas de doute...
C´est une bonne idée quand on commence à avoir une belle collection de résistances... Notez que le dernier anneau peint sur la résistance est argenté ou doré, ce qui correspond à la tolérance et ne nous intéresse guère ; le “premier chiffre” de votre tableau est donc celui opposé à l´anneau or ou argent. Notre résistance de 100 kilohms sera donc marron + noir + jaune + argent : un (marron) et zéro (noir) font 10, multiplié par 10 000 (jaune), ça fait 100 000 ; argent signifie “précis à 10 % près” (doré : 5 %).
JiDé : Je puis ajouter aussi que les seules valeurs courantes des deux premiers chiffres sont : 10, 12, 15, 18, 22, 27, 33, 39, 47, 56, 68 et 82 (douze en tout). Si on croit lire “marron marron rouge (1100)” ou “orange rouge rouge (3200)” ou “gris noir noir (80)”, c´est carrément impossible : c´est donc qu´on est miro... et mûr pour ne faire confiance qu´à l´ohmmètre !
5° Le pont de diodes
Pour que ce composant ne soit pas soumis à la chaleur (ses pattes très épaisses demanderaient un long soudage) et pour qu´on puisse le réutiliser plus tard, je l´ai fixé sur un “domino” électrique lui-même relié au reste du montage (fig. 7-4 ).
Coupez ses quatre pattes à la bonne longueur (environ 7 millimètres), gardez les chutes. Vissez le domino sur ces quatre pattes raccourcies.
Avec deux des chutes, confectionnez deux fils coudés qui prendront place aux deux extrémités du domino (voir photo ci-contre et le plan que vous avez, j´espère, imprimé). Agrandissez un peu les trous de la plaquette avec un petit foret pour qu´ils puissent traverser, puis soudez. Les deux vis du milieu du domino accueilleront plus tard deux fils souples vers le transfo.
Si vous n´avez pas trouvé un pont aux mêmes dimensions que le mien, vous allez devoir tordre un peu ses pattes, ou utiliser des dominos d´une autre taille ; en tout cas, les deux pattes marquées “+” et “—” doivent aboutir au même endroit que les miennes sur le plan ; et les deux pattes marquées “AC” ou avec un “S” couché (symbole du courant alternatif) devront aller vers le transfo.
6° Les transistors
Le petit, un BC547 ou équivalent, vu de dessus a une forme de demi-cercle. Le gros, un Darlington NPN de puissance genre BDX53 ou TIP130, a une face plastique et une face métallique. Voilà leur brochage, quand on les regarde de dessus, les pattes vers le bas ( fig. 7-5) :
Le gros transistor sera vissé (visserie de 3 mm) sur une plaque métallique épaisse (aluminium, laiton, cuivre... cherchez dans vos fonds de tiroirs) pour permettre d´évacuer la chaleur ; cette plaque est appelée radiateur. Ses dimensions devront être de 5 centimètres (largeur de la plaquette de bakélite) sur environ 3 centimètres de haut.
Les deux transistors seront enfichés dans le support de CI selon le plan et la photo ci-contre ; attention au sens pour le petit (la face plane doit être bien orientée). Le fait que nous ne soudions pas ces composants (fragiles à la chaleur) rend le montage assez fragile : il ne devra pas être manipulé brutalement, sinon le poids du radiateur pourrait faire sortir le gros transistor de son support. Mais, bon, on ne compte pas le mettre dans une navette spatiale et l´agrément de la Nasa nous est inutile :¬))))
Voilà ce que ça donne après montage (fig. 7-6 ).
7° Câblage pour tests
Un dernier coup d´oeil : comparez une dernière fois votre montage au plan : vérifiez l´emplacement des coupures, des straps, des condensateurs, de la résistance, le sens des condensateurs, le sens des transistors, l´emplacement des pattes des transistors dans leur support, le sens du relais. Mais n´utilisez plus la sonnette !
Le moment décisif arrive : les tests. Ils auront lieu avant la pose du relais et la construction du petit boîtier portatif, juste pour vérifier que tout va bien. Tout devrait bien aller !
Une dernière fois, je vous conseille de ne pas vous dépêcher : le pire ennemi de l´électronicien amateur, ce n´est pas la chaleur du fer, ni le prix des composants, ni la complication des schémas... Le pire ennemi, c´est la précipitation !
Fabriquez-vous un fil de test de la façon suivante (fig. 7-7)
On retrouve l´ampoule de notre ancienne sonnette, deux fils souples, leur extrémité étant dénudée sur un centimètre, les fils tordus, puis étamés (présentés à la chaleur du fer à souder, et imbibés de soudure ; l´étamage est destiné à faciliter le soudage).
L´extrémité A sera soudée au circuit, dans le trou repéré “E1” sur le plan ; l´extrémité B dans le trou “D1”. Cette lampe remplacera la locomotive pour les premiers tests.
Un dernier composant (fig. 7-8), une résistance ajustable de 10 kilohms avec deux fils souples soudés sur une patte extérieure et la patte centrale. Avec un tournevis, placez la partie rotative de cette résistance au milieu de sa course :
L´extrémité C sera soudée au circuit,  dans le trou repéré “L1” sur le plan ; l´extrémité D sera seulement étamée et restera volante.
Enfin, nous relierons les bornes centrales du domino au bornier marqué “alternatif” de notre transfo, pour l´instant non relié au secteur 220 volts.
Ptitrain : Ça y est ? C´est fini ? On peut brancher ? On peut essayer ?
On va laisser retomber la pression, et se reposer un peu. Pas de précipitation ! Les tests auront lieu la prochaine fois ! 

Suite : L´essai décisif ! T.T.T.
Septembre
1999.


veut dire “Attention” !

 
Ptitrain, l´e-magazine du train éclectique... — Directeur de la publication : Christophe Franchini.
Rédacteur en chef : Jean-Denis Rondinet. — Rév. 09/20/2002 0:42