La “Télécommande du Troisième Type” (2)
Quelques précisions...

Ptitrain : Pouvons-nous rentrer dans les détails à présent ?
Bien sûr ! La découverte que j´ai faite, au hasard d´une visite chez mon vendeur préféré de composants, c´est que la firme belge Velleman commercialise sous forme de kits une télécommande infrarouge (voir leur site spécial télécommande ; c´est la référence K6710) et le récepteur (K6711) qui va avec. C´est par hasard que j´ai découvert ça, car je dois avouer que je ne m´intéresse pas de près à l´actualité des kits : ils sont chers pour moi qui possède déjà beaucoup de composants, et j´ai eu beaucoup trop de déceptions en achetant certaines marques : mode d´emploi lamentable, composants mal marqués ; le kit, c´est la jungle... comme en modélisme train, d´ailleurs !
Mais Velleman, ce n´est pas ça du tout : c´est du “franchement sérieux”. On trouve leurs produits partout, en ville dans les grandes chaînes d´électronique grand public (web Alliance Electronics, ou téléphone : 03.28.38.17.77) et en V.P.C. chez Conrad (téléphone : 03.20.12.88.88), Sélectronic (web), etc. Le site Internet de Velleman liste toutes les adresses dans le monde.
Ptitrain : Et n´importe qui peut monter ça ?
     Soyons francs : NON. Même si le kit est parfait (simple, complet, fiable...), il faut quand même savoir souder... Ça n´est pas compliqué, il faut juste un bon matériel et acquérir un coup de main. Pour que les débutants totalement vierges puissent s´entraîner avant la “grande aventure”, je proposerai de monter quelques petits accessoires qui, ensuite, serviront à l´environnement de notre télécommande. Pour le premier de ces accessoires, qui sera un walk-around (une télécommande avec fil) comme ceux dont nous avons parlé dans la première partie, j´ai prévu un montage sans soudage de composants fragiles — juste des fils et des résistances sans danger. Pour cet entraînement, le prix de revient sera faible et ça marchera du premier coup.
Pour les “vieux de la vieille”, expliquons tout de suite le but de la manoeuvre : le boîtier de télécommande (15 touches plus deux mémoires programmables plus une RAZ générale) pilote par faisceau infrarouge un récepteur à quinze canaux, avec 15 sorties à collecteur ouvert type ULN28xx. On se branche directement sur les ULN ou par des micro-relais ou par des coupleurs optiques. Les cartes alim traction sont de simples condensateurs qu´un résisteur charge ou décharge, avec des darlingtons de puissance câblés en émetteur suiveur. Les cartes accessoires sont des flip-flops CMOS et encore des darlingtons qui attaquent directement les moteurs d´aiguille. Remarquez que vous pourrez vous servir de ces schémas “accessoires” et “alim” pour remplacer la télécommande par... votre micro-ordinateur et les 15 lignes entrées-sorties de son bus série.
À noter que le boîtier émetteur n´a rien de commun avec les bidules en plastoque qui servent à vos magnétoscopes ! Celui-là est tiré d´un barreau d´aluminium extrudé et peut tomber par terre sans problèmes ; de plus le clavier est étanche à la peinture, à la colle, à la sueur :¬))) Le faisceau infrarouge est extrêmement puissant (il est donné pour 30 mètres de portée, je l´ai testé jusqu´à 15 mètres), tellement puissant qu´il est non directif : on peut viser le plafond (ou directement la locomotive) et ça marche !
Ptitrain : Un instant, s´il vous plaît : quinze touches seulement ? Ça fait combien d´aiguillages et de locos ?
Hé, hé... Quinze, d´après vous ? Non ! Théoriquement 32 768 (trente-deux mille sept cent soixante-huit) ! C´est donc notre budget aiguillages qui serait la limite ! Moi, je pilote trois circuits traction indépendants et une quarantaine d´accessoires (aiguilles, itinéraires, passage à niveau et sections d´arrêt).
Ce qui est passionnant, c´est que c´est vous qui déciderez d´affecter telle ou telle action à tel ou tel bouton : si vous avez été déjà énervé par votre magnétoscope (qui vous demande la durée d´une émission alors que vous ne connaissez que l´heure de fin), ou par Windows, ou par des choses comme ça, vous serez ravi...
Ptitrain : Mouais... Un exemple, quand même ?
Regardez la photo de l´émetteur (voir la première partie) : chez moi, la touche “Call 1” est programmée (très facilement) pour piloter la section “grandes lignes”, soit l´équivalent d´un transfo classique et quatre itinéraires ; “Call 2” pour la branche “secondaire” de mon réseau, soit un autre transfo et trois itinéraires ; le bouton n° 15 équivaut à un troisième transfo pour le dépôt, l´usine, le triage et toutes leurs aiguilles. En haut, prêt à appuyer, un bouton “Clear” qui coupe toute traction sur tout le réseau en cas de catastrophe.
Chaque train a une touche “Accélérer”, “Freiner”, “Freinage rapide d´urgence” et un inverseur de sens. Quand on accélère, le train répond avec une inertie réglable de même au freinage. Conduire un train avec inertie est passionnant, tous les gens qui ont des transfos sophistiqués vous le diront ; il ne faut pas rater son arrêt en gare !
À votre choix, vous pourrez construire des alimentations normales, à courant continu, ce qui est nécessaire avec les locos à moteurs à rotor sans fer, et ce qui est suffisant avec les locos de qualité normale bien rodées. Ou bien vous pouvez piloter une carte d´alimentation pulsée (en kit elle aussi) si vous avez des locos à la mécanique pourrie.
Ptitrain : C´est tentant, mais ça paraît compliqué... C´est cher ?
Le compliqué, c´est d´en parler : écrire tout ce processus, c´est ça qui fait problème ! Avec l´engin en main, vous seriez déjà au grade de chef mécanicien :¬))) Voulez-vous que je vous le prête (1) ?
Cher ? Dans un sens oui, car on a là quand même deux systèmes modernes à microcontrôleurs et des composants de bonne qualité. Dans un sens non, puisque ça revient à moins de la moitié d´un seul transfo Roco (même acheté directement en Allemagne, leur ASC2000 par exemple coûte plus de 175 euros !) et que la télécommande “T.T.T.” (106 euros) fera au moins dix fois plus de travail ! ! !

Suite : Les schémas ! T.T.T.
Juillet
1999.


(1) La télécommande de T.T.T. est bien arrivée chez Jidé, où elle a aussitôt été mise en service, avec des résultats tout à fait intéressants !

 
Ptitrain, l´e-magazine du train éclectique... — Directeur de la publication : Christophe Franchini.
Rédacteur en chef : Jean-Denis Rondinet. — Rév. 03/15/2002 15:43