Le théâtre
Vous dire que le chemin de fer a été évoqué ou mis en scène
à de nombreuses reprises par les auteurs dramatiques n'a sans doute rien d'une révélation.
En revanche, qu'il ait été l'argument principal d'une pièce sur deux
plans différents, le réel et la miniature, voilà qui procède sans
doute d'une ferrovimanie artistique exceptionnelle. La création à laquelle je
pense ici, est une tragi-comédie qui mêle à l'intrigue de vrais trains
et d'autres à l'échelle 1/87.

Mise en scène de la pièce « Les Aiguilleurs »
de Brian Phelan par la troupe de l'Atelier-Théâtre Jean Vilar de Louvain-la-Neuve
(B) en 2000. Le décor représentait une vraie cabine de signalisation. En outre,
un réseau de train miniature (Märklin) fonctionnel participait à l'action.
La pièce en question, de son nom original « The Signalman's Apprentice »,
est de l'Irlandais Brian Phelan. Elle fut jouée pour la première fois en Angleterre,
à l'Oxford Playhouse, en 1969. Elle a ensuite été produite dans seize
autres pays et créée pour la première fois en français à
Bruxelles par le regretté Jacques Lippe sous le titre « Tout au bout du rail
». Un peu après, elle fut reprise à Paris dans une adaptation d'Isabelle
Famchon sous le nom « Les Aiguilleurs ». La distribution comprenait notamment
Jacques Dufilho et Georges Wilson. En 2000, elle est revenue en Belgique dans sa dernière
adaptation, à l'initiative du Théâtre de la Valette (Ittre) et de l'Atelier-Théâtre
Jean Vilar (Louvain-la-Neuve).
La pièce se joue dans une cabine de signalisation, où deux malheureux employés
des British Railways, quasi oubliés par leur compagnie, ont construit un réseau
miniature pour meubler leur existence. Le train miniature participe réellement à
l'intrigue. A signaler que le dernier décor belge reproduisait d'une manière
rigoureuse l'intérieur d'une vieille cabine Saxby avec tous ses appareils et toute
sa patine. Du modélisme... à l'échelle 1/1 !
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