Quand la malchance s´en mêle...

L´imprimante à margarine,

une invention méconnue
 
— Doc Toofoo, on dit que vous souffrez d´une malchance quasi proverbiale. Pouvez-vous nous citer un exemple ?
— Je pourrais vous en citer mille ! Tenez, quand j´ai inventé la première imprimante en trois dimensions, ce fut une révolution dans le tout petit monde des informaticiens (nous n´étions qu´une dizaine à l´époque). L´information fut envoyée à l´Agence France-Presse, avec le schéma, mais le journal qui publia la dépêche, n´ayant pas assez de place disponible sur sa “une”, dut abréger le titre ... Tous les lecteurs crurent donc qu´il s´agissait d´une imprimante à marg... guerite, instrument qui était déjà courant, et le scoop fut en fait un flop...
— Eh bien, ce scoop, ce sera donc dans Ptitrain et aujourd´hui ! Décrivez-nous, s´il vous plaît, les grandes lignes de votre dispositif révolutionnaire...
 
— Volontiers : il s´agit de fabriquer, avec un mécanisme courant d´imprimante, un objet en relief, de forme totalement libre, c´est-à-dire présentant si nécessaire des parties en dépouille et en contre-dépouille, chose qu´aucun moulage ne permet ! Voyez par exemple la pièce ci-dessous :

Mon imprimante, dite “I.P.M.”, est constituée d´une surface plane S au-dessus de laquelle se déplace d´un mouvement M une tête d´impression T (fig. 1) à quatre buses.

Lors du premier passage de la tête T ( fig. 2), celle-ci déverse par une de ses buses (buse de droite, couleur rouge pointillé) du plâtre pulvérulent PP.

À la fin du premier passage de la tête T, la surface S est couverte d´une très fine couche uniforme de plâtre ( fig. 3).
La tête revient à son point de départ, puis elle entame une deuxième course ( fig. 4) pendant laquelle elle injecte des gouttes d´eau (E) par une deuxième buse (bleue), mouillant le plâtre, mais à certains endroits seulement.

Quand la tête a fini sa course, le plâtre mouillé PM est maintenant sec et dur (PS) ( fig. 5).

Lors du passage suivant de la tête T, une troisième buse (ici en blanc, filet bleu) aspire le PP et le recycle dans la buse 1 ( fig. 6). Le PS reste en place.

Lors du passage suivant de la tête T, une quatrième (et dernière) buse (jaune), dite TIM, injecte sous pression une couche régulière de margarine qui remplit les creux laissés par l´absence de PP. ( fig. 7 et  8).

On dépose maintenant une deuxième couche de PP qui va subir le même traitement, à savoir mouillage ou non, puis aspiration du PP superflu, puis injection de margarine, etc. ( fig. 9).

Petit à petit, les formes se créent en plâtre dur et en relief, noyées dans la margarine et cela sans aucune contrainte de dépouille ou contre-dépouille ( fig. 10).

Lors d´un ultime passage de la tête T, la buse qui servit à l´aspiration du PP sert maintenant à injecter de l´eau très chaude (ETC) additionnée de liquide à vaisselle (LAV), la margarine est décomposée et enlevée. La forme du modèle reste seule (fig. 11).
— Doc, ce mécanisme est sensationnel ! À quand une commercialisation ? Et une reconnaissance, tardive certes mais lucrative certainement, de votre génie ?
— C´est hélas trop tard mon ami, l´impression en trois dimensions a commencé d´entrer dans les moeurs modélistes, je vous en parlerai bientôt...

La suite bientôt...
Doc
Toofoo

Propos recueillis par Jidé,
en août 2006


N.-B. — Toutes les schémas sont © Doc Toofoo pour Ptitrain. “I.P.M.” est l'acronyme de “imprimante à plâtre et à margarine”...
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Rédacteur en chef : Jean-Denis Rondinet. — Rév. 12-08-2006 16:11