Tachymètre pour modélisme
Tachymètre à main
affichant la vitesse réelle et la vitesse à l´échelle
par Jean-Claude Grimaldi
Objectif
La mécanique de nos chères (et chères) locomotives n´étant ni faite pour assurer les milliers d´heures de service ni avoir le rendement de leurs modèles réels, et les constructeurs utilisant souvent les mêmes engrenages quel que soit le modèle et le diamètre des roues, leurs performances n´ont souvent rien à voir avec la réalité, en termes de puissance, de vitesse et de tenue de voie. Heureusement, car nous ne respectons ni les courbes ni les pentes, ni le poids du matériel tracté. Il est alors difficile d´évaluer la vitesse de manière réaliste car il n´est pas rare de voir une Pacific rouler, à l´échelle, allègrement plus vite qu´un TGV, malgré des rayons de courbure de voies de manoeuvre.
Le système décrit ici est constitué d´un afficheur avec un pied de mesure qu´il suffit de placer sur le côté d´une voie lors du passage d´un train (ou de tout autre engin), pour voir s´afficher la vitesse réelle et son équivalent à l´échelle.
Pour ceux qui utilisent plusieurs échelles, le choix se fait par un bouton poussoir qui permet de faire défiler une liste de valeurs prédéfinies (le programme prévoit 1 22 43 87 160 220, mais n´est pas limité).
Pour la mesure, le dispositif utilise deux faisceaux Infra-Rouge parallèles distants de quelques centimètres (la distance n´est pas critique et il suffit d´ajuster un paramètre dans le programme pour la modifier). La mesure fonctionne dans les deux sens. Lorsque l´un des faisceaux est coupé, un compteur se déclenche jusqu´à ce que l´autre faisceau soit coupé. La valeur du comptage est alors transformée en vitesse réelle, affichée en mm/s avec l´équivalent en km/h à l´échelle. Si, au bout de cinq secondes environ, le second faisceau n´a pas été coupé, l´afficheur indique "defaut". L´affichage s´éteint au bout de quelques secondes et est prêt pour une nouvelle mesure.
Réalisation
Le tachymètre est réalisé à partir d´une équerre assemblée en plasticard de 4mm dont la partie supérieure correspond aux dimensions de l´afficheur, le pied de mesure ayant une longueur équivalente.

L´extrémité du pied de mesure comporte deux LED à Infra-Rouge orientées vers deux phototransistors placés à l´extrémité opposée de la partie supérieure. Les deux phototransistors sont fixés sur un petit tube en plastique pour rendre leur faisceau directif : la précision de la mesure supposant deux faisceaux parallèles, il ne faut donc pas qu´un phototransistor puisse voir la LED qui ne lui est pas destinée.
Les photos ci-dessus et ci-contre montrent, d´une part, comment coller les tubes en glissant une tige à l´intérieur pour être sûr qu´ils sont parfaitement orientés vers la LED correspondante et, d´autre part, comment fixer chaque phototransistor sur son tube avec un modeau de gaine thermorétractable.

L´inclinaison à 45° des faisceaux fait que seul le pied de mesure est à placer le long de la voie, ce qui permet à l´appareil d´être utilisé pour toutes les échelles, en dégageant le maximum de place pour le passage des trains : de Z à Om, on appuiera le pied de mesure sur un côté de la voie (cf. photo en haut de l´article) ; pour des échelles plus grandes, on peut tenir le tachymètre à main levée, l´appuyer sur un accessoire ou mettre une rallonge sous le pied de mesure, le seul impératif étant qu´une partie du mobile coupe les faisceaux.
Compte tenu de l´entretoise que constitue le connecteur de l´afficheur LCD, celui-ci sera placé au-dessus de l´équerre en plasticard, le circuit imprimé étant placé en dessous, composants vers le bas.
N´importe quelle alimentation continue délivrant au moins 5v peut être utilisée. Une batterie rechargeable de 7,2V de type 6F22 ou un coupleur avec 4 batteries de 1,2v (à fixer par exemple sur le côté du pied de mesure) permettront d´avoir un système totalement autonome. Sinon, mais avec un fil à la patte, on se branchera sur une tension continue disponible sur le circuit.
Composants
Le montage utilise le PIC 16F628A cher à Jidé, un afficheur à 2 lignes de 16 caractères (pour un usage occasionnel, on pourra utiliser celui de l´EasyPic), un poussoir, deux LED et deux phototransistors IR. Le câblage assure une totale compatibilité avec la carte EasyPic5 de MikroElektronica, afin de faciliter les tests, la mise au point du programme et le réglage des paramètres. Comme il y a très peu de composants et de liaisons, n´importe quel support à pastilles ou de type CIMEC fera l´affaire.
Attention, comme toujours, avec les phototransistors où le méplat est du côté du + et non du - (cf. photo ci-dessous). Pour une détection de passage sur un réseau, il est souvent plus simple d´utiliser un capteur infra-rouge à réflexion (LED et phototransistor placés côte à côte avec le rayon se réfléchissant sur le mobile), mais le point de basculements n´étant pas précis quand il faut détecter par exemple la surface d´une locomotive à vapeur, c´est ici la coupure d´un faisceau qui a été retenue.
1 PIC 16F628A
1 support à 16 pattes
1 afficheur LCD 2 x 16 caractères 4 bits
16 pins en ligne pour connexion LCD
1 régulateur 7805 ou 78L05
1 condensateur 100 nF
1 ajustable de 10kohms (contraste LCD)
2 résistances de 220 ohms (en série avec les LED)
4 résistances de 10 kohms (polarisation entrées)
1 bouton poussoir
2 LED infra-rouge type IRS5
2 phototransistors IR type IRE5
Tube plastique Ø intérieur 3 à 5 mm
Plasticard 4mm 2 fois 8 x 4 cm + triangle 2 x 2 cm
Veroboard ou Cimec de 6 x 3 cm environ
Batterie rechargeable 4x1,2v ou 7,2v
Schéma électrique
Toujours aussi simple grâce au PIC qui comporte toutes les entrées/sorties nécessaires.
Programme en Mikrobasic
Le programme complet est disponible ici.




J.-C.
Grimaldi
13-04-2009

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